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Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a, dans une lettre envoyée, dimanche 27 avril, à la Cour suprême, qualifié de « menteur » Ronen Bar, le chef des services de sécurité intérieure que le gouvernement veut limoger et qui l’avait mis en cause auprès de la même institution.
Répondant en détail aux accusations de M. Bar qui avait lui-même présenté une déclaration écrite à la Cour le 21 avril, M. Nétanyahou réfute notamment le fait que Ronen Bar lui aurait demandé de surveiller les manifestants protestant contre la politique du gouvernement en 2023. « L’accusation selon laquelle j’aurais demandé d’agir contre des citoyens innocents, ou contre une protestation politique non violente et légitime durant les protestations en 2023, est un mensonge absolu », affirme-t-il.
Dans sa déclaration sous serment, M. Bar avait aussi assuré que M. Nétanyahou lui avait demandé une loyauté personnelle. « Il n’existe aucune preuve étayant ces propos », rétorque le chef du gouvernement.
Au cœur du litige entre les deux hommes, le déroulement des événements la nuit précédant l’attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023. M. Bar avait fermement rejeté les accusations de M. Nétanyahou et de son entourage selon lesquelles le Shin Bet n’a pas alerté le premier ministre et les autres services de sécurité à temps.
Nétanyahou évoque une « perte de confiance »
« Cette nuit-là, rien n’a été caché à l’appareil sécuritaire ou au premier ministre », affirmait M. Bar. « Il n’a pas réveillé le premier ministre. Il n’a pas réveillé le ministre de la défense. Il n’a pas réveillé les soldats et soldates de l’armée. Il n’a pas réveillé les équipes de sécurité dans les localités proches de la bande de Gaza. Il n’a pas réveillé les participants à la fête de Nova », dénonce M. Nétanyahou. « Il n’a pas accompli sa mission principale cette nuit-là », ajoute-t-il.
« Ronen Bar a échoué dans son rôle de chef du Shin Bet et a perdu la confiance de l’ensemble du gouvernement israélien quant à sa capacité à continuer à diriger l’organisation. C’est cette perte de confiance qui a conduit à la fin de son mandat », conclut M. Nétanyahou dans ce document de 23 pages.
Le 8 avril, la Cour suprême a confirmé dans un arrêt sa décision initiale de suspendre le limogeage du chef du Shin Bet, après l’examen des cinq recours dont elle avait été saisie. « Je vais annoncer prochainement la date de ma démission », avait annoncé M. Bar dans sa déclaration à la Cour.
