Meilleures Actions
Histoires Web samedi, avril 26
Bulletin

L’Inde et le Pakistan sont engagés dans une escalade depuis l’attaque meurtrière de mardi au Cachemire. Les forces indiennes et pakistanaises ont échangé des tirs, samedi 26 avril, pour la deuxième journée de suite. Selon l’armée indienne, des tirs d’armes légères « non provoqués » ont été effectués par de « nombreux » postes de l’armée pakistanaise « tout au long de la ligne de contrôle au Cachemire », frontière de facto entre les deux pays, dans la nuit de vendredi à samedi.

« Les forces indiennes ont réagi de manière appropriée en faisant usage d’armes légères », a expliqué l’armée dans un communiqué, précisant que ces tirs n’avaient fait aucune victime. Le Pakistan n’a pas confirmé les tirs de son côté. Tôt vendredi, les deux pays avaient déjà brièvement échangé des tirs.

Le ton est monté entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires alliées aux Etats-Unis, à la suite de la pire attaque contre des civils au Cachemire indien, région contestée à majorité musulmane, depuis plus d’un quart de siècle. Le 22 avril, au moins trois tireurs, selon la police indienne, ont ouvert le feu sur des touristes à Pahalgam, dans les contreforts de l’Himalaya, tuant 26 civils. Depuis l’attentat, le gouvernement ultranationaliste hindou de New Delhi montre du doigt Islamabad qui, en retour, réclame des preuves.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Inde et le Pakistan au bord d’un nouvel affrontement militaire

Chasse à l’homme

L’Inde a lancé une chasse à l’homme pour retrouver les auteurs de l’attentat ; le premier ministre indien, Narendra Modi, a promis jeudi que son pays les traquerait « jusqu’au bout de la terre ». La police indienne a diffusé les portraits-robots de deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Toiba (LeT), établi au Pakistan.

Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, s’est déclaré samedi pour une « enquête neutre » sur l’attaque, que l’Inde impute au Pakistan. Il s’agit d’« accusations infondées », a-t-il assuré, ajoutant que « cette récente tragédie est un autre exemple de ces reproches perpétuels qui doivent cesser ». « Cette nation de 240 millions d’habitants est unie et derrière ses courageuses forces armées prêtes à protéger chaque centimètre de sa patrie », a-t-il affirmé, menaçant de répondre « très fermement » à toute tentative indienne de s’en prendre à son approvisionnement en eau via leur fleuve partagé.

Mercredi, le ministre de la défense indien, Rajnath Singh, avait menacé de représailles « ceux qui ont organisé ça en cachette », visant implicitement le Pakistan. Vendredi, le ministre de la défense pakistanais, Khawaja Asi, avait rétorqué sur la chaîne Sky News : « Nous répliquerons, nous ajusterons notre réponse en fonction de ce que fera l’Inde (…), il est possible qu’une guerre totale éclate et cela aura des répercussions graves. »

Mercredi, l’Inde a ouvert le bal des sanctions, avec la suspension d’un traité sur le partage des eaux de l’Indus, la fermeture du principal poste-frontière terrestre et l’expulsion de diplomates. A l’issue d’une rare réunion de son comité de la sécurité nationale, le Pakistan a riposté en appliquant à chaque sanction une mesure de réciprocité.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

L’armée indienne a détruit vendredi à l’explosif deux maisons présentées comme appartenant aux familles des auteurs de l’attaque. Le Sénat pakistanais a, lui, voté à l’unanimité une résolution qui « rejette » les accusations « infondées » de l’Inde et « prévient » que le Pakistan est « prêt à [se] défendre ».

Lire aussi | Visas annulés, frontière fermée : la tension monte entre le Pakistan et l’Inde après l’attentat au Cachemire

Crainte d’une riposte militaire

En 2019 déjà, à la suite d’une attaque meurtrière contre un convoi de militaires indiens, les deux pays avaient échangé des tirs. De nombreux experts craignent une riposte militaire de New Delhi, alors que les opinions publiques des deux pays sont chauffées à blanc.

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a condamné l’« attaque terroriste » de mardi. « Nous exhortons les deux gouvernements (…) à la retenue maximale et à s’assurer que la situation ne se détériore pas », a déclaré jeudi soir le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, qui plaide pour « une résolution pacifique ».

Donald Trump a jugé, vendredi, que l’Inde et le Pakistan allaient « régler le problème d’une manière ou d’une autre », s’exprimant à bord de son avion, l’Air Force One, en route pour Rome et les obsèques du pape François.

L’Arabie saoudite « mène des démarches pour éviter une escalade entre l’Inde et le Pakistan », a annoncé vendredi à l’Agence France-Presse un haut responsable saoudien sous le couvert de l’anonymat. « Les deux pays sont des alliés de l’Arabie saoudite, et nous ne souhaitons pas que la situation échappe à tout contrôle. »

Le Cachemire a été partagé entre l’Inde et le Pakistan à leur indépendance, en 1947. Ils continuent depuis à réclamer la souveraineté sur l’ensemble du territoire. Depuis 1989, les combats entre insurgés séparatistes et troupes indiennes ont fait des dizaines de milliers de morts.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Après l’attentat au Cachemire, la riposte de New Delhi fait craindre une escalade entre l’Inde et le Pakistan

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.