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La préfecture du Haut-Rhin a annoncé, vendredi 25 avril, l’interdiction de la consommation d’eau du robinet pour les personnes sensibles dans 11 communes proches de l’aéroport de Bâle-Mulhouse en raison d’une pollution liée à l’usage passé de mousse anti-incendie contenant des polluants éternels.

« En raison d’un dépassement régulier des normes de qualité concernant les PFAS [polluants éternels] dans l’eau potable, le préfet du Haut-Rhin (…) a pris, par arrêté du 25 avril, une mesure de précaution sanitaire : la consommation de l’eau du robinet à des fins de boisson et de préparation des biberons est désormais interdite pour les personnes sensibles habitant dans 11 communes de Saint-Louis Agglomération », écrit la préfecture dans un communiqué précisant que l’arrêté entrera en vigueur le 5 mai.

Dans les communes concernées, « la concentration totale des 20 principaux PFAS dépasse, de façon persistante, la limite réglementaire de 0,1 microgramme par litre (µg/l) dans l’eau distribuée ». « La pollution est liée à l’usage passé sur la plateforme aéroportuaire, de mousses anti-incendie contenant des PFAS, l’usage de ces mousses certifiées par l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) était imposé par la réglementation », poursuit la préfecture.

Selon le texte, « les indicateurs de santé actuellement disponibles ne démontrent pas d’impacts sur la santé des habitants du territoire ».

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Une présence détectée fin 2023

L’eau du robinet ne doit plus être utilisée pour la boisson de personnes sensibles ou la préparation des biberons, les dispositifs de filtration comme les carafes filtrantes doivent être évités car leur efficacité contre les PFAS reste à démontrer et l’eau de puits ou de pluie ne doit pas être consommée, car elle n’est pas contrôlée, selon la même source. « Depuis janvier 2017, dès que des émulseurs non fluorés (sans PFAS) ont été certifiés OACI pour une utilisation aéroportuaire et autorisés par la réglementation, l’aéroport a cessé toute utilisation de mousses contenant des PFAS », ajoute-t-elle. Ces mousses anti-incendie étaient utilisées à l’occasion d’exercices sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse.

La présence de PFAS dans l’eau potable a été détectée fin 2023, selon le communiqué, et la population a été informée, par courrier, dès janvier 2024, « sans qu’aucune restriction ne soit décidée à ce stade, dans l’attente d’avis d’expertises scientifiques nationales ». « La mesure de restriction actuelle s’appuie sur les avis du Haut Conseil de la santé publique (décembre 2024) et de la direction générale de la santé (février 2025), qui ont entraîné une évolution des modalités de gestion des situations de non-conformité liées aux PFAS », précise la préfecture.

Au plus tard le 31 décembre 2025, des unités mobiles de traitement de l’eau seront mises en place sur les différents sites impactés, selon le communiqué. Parallèlement, « des travaux de grande ampleur seront menés avec la construction de stations de traitement dédiées à l’élimination des PFAS par charbon actif ».

Les PFAS sont des substances très persistantes utilisées dans de nombreux objets du quotidien (textiles, cosmétiques, ustensiles de cuisine…), rappelle la préfecture.

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Le Monde avec AFP

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