François, pape « de gauche » ? Rarement socialistes, écologistes et « insoumis » ne se seront autant revendiqués de l’héritage d’un souverain pontife que de celui de Jorge Bergoglio, qui vient de s’éteindre lundi 21 avril. Si certains voyaient chez ses prédécesseurs, Benoît XVI et Jean Paul II, des conservateurs patentés aux trop rares engagements progressistes, François, lui, jouit à leurs yeux d’une grâce populaire.
Du leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, au chef de file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, en passant par la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, et l’ancien président François Hollande, nombreux sont ceux, à gauche, à lui avoir rendu un hommage appuyé. A rebours de la droite et de l’extrême droite qui voient en François un pape beaucoup trop progressiste, « un pape woke » pour ne citer que Philippe de Villiers, fondateur du Mouvement pour la France.
Lorsqu’il a été désigné, en mars 2013, l’ecclésiastique argentin a installé son règne pontifical sous le sceau de François d’Assise qui assuma une vie pauvre. L’un des saints les plus populaires hors des murs de l’Eglise. Il joint le symbole à la parole, se détourne des rites latins, encaisse la critique des franges traditionalistes et embrasse une sobriété non feinte en quittant les ors du Vatican pour un modeste appartement romain. « Dans ses mots comme dans ses gestes, il a voulu le retour de l’Eglise des pauvres au service des pauvres », loue le maire (PS) de Marseille, Benoît Payan, qui l’a accueilli en septembre 2023.
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