Maëlie (les personnes présentées uniquement par leur prénom ne souhaitent pas que leur nom soit communiqué) travaille, depuis trois ans, comme responsable des programmes de Scania Public and Defense, un fabricant de véhicules pour les services de secours et les armées (camions de transport de troupes, de matériels ou de carburants, véhicules avec plateformes de tir…) implanté à Angers. Mais l’ingénieure, âgée de 30 ans, est aussi capitaine de l’armée de terre, affectée à la 12e base de soutien du matériel (BSMAT) de Neuvy-Pailloux (Indre), où sont réparés les véhicules et les camions de retour d’opérations extérieures.
Maëlie fait partie de la réserve industrielle de défense, un dispositif créé par la loi de programmation militaire d’août 2023, après l’annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, en juin 2022, du passage de la France en « économie de guerre ». Si la réserve militaire classique permet de gonfler les rangs des forces armées, il s’agit, dans ce cas, de renforcer, avec des volontaires, les effectifs des usines et des ateliers des entreprises de la défense, qu’elles soient publiques ou privées.
En temps de paix, les réservistes industriels doivent consacrer dix jours par an à l’armée, potentiellement en plusieurs fois. En cas de crise ou de guerre, ce bataillon d’actifs ou de jeunes retraités serait mobilisé pour augmenter la cadence des chaînes de production. Le ministère des armées et la direction générale de l’armement (DGA) visent un chiffre de 3 000 réservistes industriels en 2030.
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