Cent trente-deux mille. C’est, selon le décompte du New York Times, le nombre d’employés fédéraux américains, sur un total de trois millions, qui ont été poussés vers la sortie depuis le retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Soit sous la forme d’un plan de départ volontaire (donc indemnisé), soit sous celle d’une suppression de poste, titulaires et vacataires compris.
Le chiffre ne décrit qu’une partie de la réalité, complexe, mouvante et chaotique. Alors que l’administration Trump et son sécateur en chef, Elon Musk, visent près de 150 000 autres suppressions de postes, une âpre guerre judiciaire a éclaté pour faire appliquer, ou annuler, ces licenciements.
Le 8 avril, la Cour suprême, à majorité conservatrice, a ainsi bloqué la décision d’un juge fédéral de Californie de réintégrer plus de 16 000 fonctionnaires licenciés en février de différents ministères et agences durant leur période d’essai (au Pentagone, au Trésor, aux ministères de l’agriculture, de l’énergie ou encore des anciens combattants).
En tout, les divers tribunaux fédéraux ont émis plus de quarante décisions exigeant une suspension temporaire de ces licenciements, toutes contestées par l’administration Trump. Sur les 130 000 postes censément supprimés, près de la moitié des employés concernés ont été temporairement réintégrés sur décision de justice, et aussitôt placés en congés administratifs par leur administration de tutelle.
Les ministères de la santé et de l’éducation les plus touchés
Cette bataille judiciaire se double d’une guerre culturelle. L’étude des agences fédérales et des ministères les plus visés par cette politique d’austérité atteste des priorités de Donald Trump. Les ministères régaliens comme l’intérieur, la défense ou la justice ont ainsi été largement épargnés, par exemple :
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