Ce sont trois maisons anodines, parmi tant d’autres, dans de gros villages de la campagne ukrainienne, à quelques encablures du front de Zaporijia, dans le sud du pays. Elles cachent pourtant le cœur de la stratégie de défense de Kiev face au double discours du Kremlin, suspecté par le président Volodymyr Zelensky de profiter des pourparlers en cours en vue d’un cessez-le-feu pour préparer une nouvelle attaque massive contre l’Ukraine.
Hors de portée des drones russes et assez proches pour alimenter rapidement les forces ukrainiennes, ces maisons abritent des ateliers secrets où sont fabriqués les mines et les explosifs de la 23e brigade mécanisée, ainsi que les drones destinés à les transporter. Le but : arrêter – ou du moins ralentir – les offensives russes qui se multiplient.
Leurs habitants, souvent âgés, ont quitté ces zones dangereuses et laissé leurs habitations aux hommes commandés par Oleksandr, dit « Saha » (qui ne donne pas son nom, par sécurité), 32 ans, promu à l’été 2024 à la tête de cette compagnie de 120 soldats, où se mêlent pilotes de drones, spécialistes en explosifs et experts en ciblage. « Nous sommes l’épicentre de la stratégie en cours : le minage par drones, dit-il, d’une voix sans intonation. Notre armée cherche à augmenter drastiquement le nombre de ces unités. Depuis le début des pourparlers, les Russes ont multiplié par dix leurs attaques dans notre secteur. Ils testent nos points les plus faibles pour enfoncer nos lignes. »
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