Les droits de douane « portent déjà leurs fruits », affirme le représentant au commerce de la Maison Blanche
Le représentant au commerce de la Maison Blanche a assuré mardi au Congrès que la politique de droits de douane « universels » de Donald Trump portait « déjà ses fruits ». Jamieson Greer a défendu ces droits de douane devant la commission des finances du Sénat, citant notamment deux exemples de constructeurs automobiles ayant déjà prévu d’augmenter leur capacité de production aux Etats-Unis. « Près de 50 pays m’ont contacté personnellement pour discuter de la nouvelle politique du président et pour examiner comment aboutir à la réciprocité », a-t-il déclaré. « Plusieurs de ces pays, comme l’Argentine, le Vietnam, l’Inde et Israël, ont suggéré qu’ils pourraient réduire leurs droits de douane et leurs barrières non douanières, en accord avec la politique du président [Trump] », a précisé le représentant au commerce, saluant des annonces « bienvenues ».
Plusieurs élus aux Etats-Unis – républicains comme démocrates – ont publiquement exprimé mardi leurs inquiétudes quant aux conséquences d’une guerre commerciale pour l’économie du pays. Le sénateur démocrate Ron Wyden a ainsi critiqué l’absence de « message clair sur la manière dont ces droits de douane ont été décidés, combien de temps ils resteront en place, s’ils sont un outil de négociation ou un projet pour tenter de couper les Etats-Unis du commerce international ». « Dans les jours qui ont suivi l’annonce par Donald Trump de ses droits de douane, le président et ses conseillers ont changé de version à plusieurs reprises en ce qui concerne toutes ces questions », a critiqué le sénateur de l’Oregon, qui a également appelé à rendre au Congrès le pouvoir de décision concernant les droits de douane, accaparé selon lui par l’exécutif.
D’après le démocrate Mark Warner, « l’idée selon laquelle [il est prévu de] tabasser nos amis comme nos adversaires », sans faire de distinction entre les pays, est « insultante » pour les alliés des Etats-Unis et « sape » la sécurité nationale. « Franchement, cela fait de nous un mauvais partenaire pour l’avenir », a ajouté le sénateur.
Le sénateur républicain James Lankford a, lui, interrogé Jamieson Greer quant à la possibilité d’exemptions et d’exceptions pour certains biens ne pouvant être produits aux Etats-Unis. « Je sais qu’à long terme le but est d’avoir [une économie] plus diversifiée, mais à court terme ils n’ont pas d’alternative. Comment gérez-vous cela ? », a demandé l’élu de l’Oklahoma. « Le président a été très clair avec moi et d’autres sur le fait qu’il n’a pas l’intention d’instaurer des exceptions et des exemptions », a répondu M. Greer, affirmant que cette stratégie ne pouvait pas se permettre d’avoir des trous comme le « gruyère ».
Autre sénateur républicain, Thom Tillis a exprimé ses doutes sur l’approche universelle de la Maison Blanche concernant ces droits de douane, et s’est interrogé sur qui blâmer en cas d’échec. « Qui aurais-je le privilège d’étrangler si cela s’avère erroné ? », a-t-il demandé à Jamieson Greer.