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Il restera comme le premier cardinal défroqué par le pape pour des accusations de violences sexuelles. L’ancien prélat américain Theodore McCarrick est mort, a annoncé dans un communiqué, vendredi 4 avril, l’archevêque de Washington, le cardinal Robert McElroy.
« J’ai appris la mort [vendredi] de Theodore McCarrick, ancien archevêque de Washington. A cette heure, je pense particulièrement à tous ceux auxquels il a nui durant son ministère sacerdotal. Alors que leur douleur persiste, restons constants dans nos prières pour eux et pour toutes les victimes d’agressions sexuelles », a déclaré Robert McElroy. Le communiqué ne précise la date ni le lieu de son décès.
L’ancien prélat, qui avait effectué une carrière prestigieuse dans l’Eglise avant sa chute, avait 94 ans. Ancien archevêque de New York avant de partir pour Washington, il était l’un des cardinaux américains les plus en vue à l’international et a longtemps été très influent pour lever des fonds américains pour le Saint-Siège.
En 2019, Theodore McCarrick avait été défroqué, c’est-à-dire rendu à l’état laïc, par le pape François après avoir été reconnu coupable par le Vatican d’avoir agressé un adolescent il y a près de cinquante ans. Une première pour un cardinal. Il était également soupçonné d’autres violences sexuelles sur des mineurs et des jeunes hommes. Quelques mois auparavant, le pape François avait été attaqué avec virulence au sujet de son silence présumé sur les agissements de ce religieux.
« Il n’a jamais fait face à la justice », rappelle l’association SNAP
Défroquer un prélat est considéré comme le châtiment le plus grave pour un ecclésiastique, déchu de tous ses droits et prérogatives de prêtre comme celui de dire la messe, y compris en privé.
Depuis plusieurs années, l’Eglise catholique fait face à une multiplication d’accusations de violences sexuelles visant certains de ses religieux, de l’Irlande à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis, la France ou le Chili.
Dans un communiqué, l’association SNAP de défense des victimes de religieux pédocriminels a considéré vendredi que M. McCarrick « n’avait jamais rendu de comptes pour ses crimes ». Même s’il a été défroqué, « il n’a jamais fait face à la justice pour l’immense douleur qu’il a infligée à des enfants, des jeunes enfants, des séminaristes et d’autres sous son influence ».
L’association assure aussi que « nombre de responsables religieux » qui ont « protégé » le prélat occupent toujours des postes de pouvoir dans l’Eglise.
