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C’est un nouveau signe du réchauffement climatique d’origine humaine. Le pic d’étendue de la banquise de l’Arctique est cette année au plus bas jamais enregistré depuis le début de la surveillance par satellites, a annoncé, jeudi 27 mars, un observatoire américain de référence.

Chaque hiver, la banquise – glace formée par le gel de l’eau de mer – reprend ses droits autour du pôle Nord et s’étend, pour atteindre une surface maximale en mars. Mais en raison du réchauffement climatique, la glace peine de plus en plus à se reformer.

Cette année, les scientifiques du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) estiment que la banquise de l’Arctique a atteint sa taille maximale le 22 mars, avec une superficie évaluée à 14,33 millions de kilomètres carrés, soit la plus petite mesurée en plus de quatre décennies de surveillance satellitaire. Le précédent plus bas avait été établi à 14,41 millions de kilomètres carrés en 2017.

« Ce nouveau record bas est encore un indicateur de la façon dont la glace de mer Arctique a fondamentalement changé » et illustre « la perte continue » de cette glace de mer, souligne Walt Meier, scientifique du NSIDC, dans un communiqué. « Nous allons entrer dans la prochaine saison estivale avec moins de glace », relève Linette Boisvert, spécialiste de la surveillance de la glace de l’Arctique à la NASA. Et d’alerter : « Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. »

Records

Après l’année 2024 et sa litanie de records et de catastrophes climatiques, l’hiver 2025 a également été marqué par des températures anormalement élevées.nCette hausse des températures mondiales affecte disproportionnellement les pôles, qui se réchauffent de manière encore plus importante que le reste de la planète.

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En février, la température moyenne enregistrée près du pôle Nord dépassait les normales recensées de 1991-2020 de 11 °C. Au pôle Sud, une diminution croissante des étendues de glace est également observée. La banquise de l’Antarctique – qui elle fond en hiver et se reforme en été – a ainsi atteint le 1er mars une étendue minimale de 1,98 million de kilomètres carrés, soit le deuxième niveau le plus bas enregistré – ex-aequo avec les niveaux de 2022 et 2024.

Et selon l’observatoire européen Copernicus, la surface cumulée de la banquise autour des deux pôles a atteint en février un nouveau minimum historique. Selon la NASA, la diminution mondiale de la couverture de glace par rapport aux niveaux d’avant 2010 est de plus d’un million de kilomètres carrés, soit une superficie plus grande que l’Algérie.

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Cercle vicieux

Si la fonte de la banquise ne fait pas directement monter le niveau des océans, contrairement à la fonte de la glace qui se situe sur terre (calottes glaciaires, glaciers), elle provoque de nombreuses conséquences climatiques qui menacent beaucoup d’écosystèmes. De nombreuses espèces comme l’ours polaire ou les manchots empereurs dépendent de la banquise pour se reproduire et se nourrir.

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Et cette fonte accentue également le réchauffement climatique, car en diminuant de superficie, la banquise blanche découvre l’océan qui, plus foncé que la glace, réfléchit moins d’énergie solaire et absorbe plus d’énergie.

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Cette dégradation a également des conséquences géopolitiques, car la diminution de la banquise ouvre de nouvelles voies maritimes et l’accès à des ressources minérales. Provoquant par là même des convoitises, au premier rang desquelles celles du président des Etats-Unis, Donald Trump, sur le Groenland, un territoire autonome danois. « Il nous le faut », a-t-il encore affirmé mercredi.

Le Monde avec AFP

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