Le contraste des images est saisissant. D’un côté, le ballet de voitures blanches emmenant, dimanche 23 mars, dans la matinée, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, et cinquante-et-un de ses coaccusés à la prison de Silivri, l’un des plus vastes complexes pénitentiaires d’Europe, situé en périphérie de la ville. De l’autre, les files sans fin d’électeurs entourant les points de vote organisés un peu partout dans le pays par le Parti républicain du peuple (CHP), la principale formation de l’opposition, pour désigner Ekrem Imamoglu comme candidat à la prochaine présidentielle, prévue en 2028.
Deux scènes qui, dans leur face-à-face, disent le tourbillon dans lequel est plongée la Turquie depuis l’arrestation spectaculaire, mercredi 19 mars, de ce rival et bête noire du chef de l’Etat, Recep Tayyip Erdogan, et de ses principaux collaborateurs. Tard dans la nuit de dimanche à lundi, ce sont les images des policiers intervenant brutalement contre les manifestants qui sont venus clore une nouvelle folle journée.
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