Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, mars 19
Bulletin

Plusieurs organisations, dont l’Observatoire international des prisons (OIP), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM), ont annoncé, mardi 18 mars, avoir saisi le Conseil d’Etat pour suspendre la décision du garde des sceaux d’interdire les « activités ludiques » en prison. Cette interdiction « contribue à entraver le droit de toute personne détenue à la réinsertion », ont affirmé les sept organisations requérantes dans un communiqué.

Dans le sillage d’une polémique autour de soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, en Haute-Garonne, le garde des sceaux avait annoncé à la mi-février avoir ordonné l’arrêt de toutes les « activités ludiques » en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport.

« C’est un tort » que de supprimer de telles activités, avait réagi la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, auprès de l’Agence France-Presse, soulignant qu’elles sont « prévues par la loi ». « Ces activités ludiques ne sont pas simplement ludiques, elles réapprennent aux gens à revivre normalement », selon elle.

« Approche exclusivement punitive »

Selon le décompte « provisoire et non exhaustif » réalisé par les organisations qui ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat, 122 activités, programmées ou en cours de programmation, ont été suspendues ou annulées en quelques semaines dans au moins 65 établissements pénitentiaires en application de l’instruction du ministre de la justice.

Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés Activités en prison : « Si la réinsertion passe en priorité par le travail, la formation ou le logement, elle ne doit pas s’y réduire »

Avant la saisie du Conseil d’Etat, une quarantaine d’organisations, dont déjà l’OIP, la LDH et le SM, mais aussi le Secours catholique et Médecins du monde, avaient dénoncé dans un communiqué commun l’« approche exclusivement punitive de la prison » et demandé à Gérald Darmanin « d’engager une réflexion sérieuse sur le sens de la peine et l’amélioration des conditions de détention ».

« Les activités socioculturelles, quelles qu’elles soient, permettent de diminuer les tensions inhérentes à la privation de liberté, de réduire les risques de développer des symptômes dépressifs, d’améliorer le bien-être physique et psychique contributif au travail de réinsertion, et de participer à la socialisation des personnes détenues », ont mis en avant les organisations requérantes.

Le Monde avec AFP

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.