Avec la légalisation du cannabis, la taxe sur le carbone reste une des mesures emblématiques de la décennie de Justin Trudeau à la tête du Canada. Mais dès le 1er avril, elle appartiendra (en partie) au passé. Le 9 mars, lors de son discours de victoire comme chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney a désavoué cette mesure écologique conçue pour faire baisser les émissions de CO2. « Quand je vois quelque chose qui ne fonctionne pas, je le change », a-t-il asséné devant son prédécesseur.
La tarification sur le carbone, en vigueur depuis 2019, comprend deux volets. Le premier est un impôt à payer par les consommateurs de combustibles fossiles. Il augmente chaque année : au 1er avril, il devait atteindre près de 20 centimes de dollars canadiens (0,13 euro) par litre d’essence. En compensation, les Canadiens reçoivent quatre chèques par an, 90 % des recettes étant redistribuées. De quoi rendre l’opération neutre pour huit familles sur dix.
Mais le second pan de la tarification du carbone, payable par les grandes industries, reste en place. Son principe est simple : si une entreprise dépasse un plafond d’émissions fixé préalablement, elle doit s’acquitter de 80 dollars canadiens au minimum par tonne émise au-dessus de cette limite. « Et si une entreprise émet moins que le seuil fixé, elle a droit à des crédits carbone qui peuvent être revendus », explique Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la chaire de gestion de l’énergie de HEC Montréal. Les sommes prélevées par Ottawa financent des programmes d’incitation à la décarbonation.
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