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A quoi ressemble la vie des Ukrainiens dans les territoires occupés par la Russie ? Trois ans après le début de l’invasion, le 24 février 2022, ces régions aux mains de Moscou, qui recouvrent 20 % du pays, sont devenues une zone aveugle. Les communications sont difficiles, dangereuses, les témoignages, rares, et les informations, parcellaires. Les maires en exil de villes occupées et des familles ayant réussi à fuir récemment, interrogés par Le Monde, décrivent un monde clos et dysfonctionnel où règne la terreur et où tout ce qui est ukrainien est méthodiquement détruit et remplacé par le « monde russe ».

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A l’heure où les négociations entre les Etats-Unis et la Russie doivent reprendre, mardi 18 mars, pour établir un cessez-le-feu et où Donald Trump compte évoquer avec Vladimir Poutine des « partages de certains avoirs » entre Kiev et Moscou, dont des « terres » et des « usines de production d’énergie », les Ukrainiens restés de l’autre côté de la ligne du front pourraient, plus que jamais, rester dans les limbes.

Dmytro Orlov, maire d’Enerhodar en exil, montre des habitants et des travailleurs de la centrale nucléaire détenus par les forces russes, à Zaporijia, dans le sud-est de l’Ukraine, le 12 mars 2025.

Des millions d’entre eux vivent toujours dans ces territoires, qui comprennent une partie des régions de Zaporijia, Kherson, Donetsk et Louhansk – la Russie a déclaré leur annexion le 30 septembre 2022, bien qu’elle ne contrôle que 70 % de leur superficie totale – ainsi que la Crimée, annexée en 2014. Les autorités de Kiev et des organisations ukrainiennes s’efforcent, clandestinement, de maintenir le lien avec eux et de les aider. « On rassemble les pièces du puzzle pour comprendre ce qui se passe là-bas », explique Piotr Andriouchtchenko, ancien adjoint au maire de Marioupol et directeur du Centre d’études sur l’occupation, à Dnipro. Même pour lui, collecter ces informations n’est pas sans risque : « Je reçois des menaces. Les Russes ne veulent pas que ces histoires soient racontées car les territoires occupés font partie intégrante de cette guerre et de notre combat. »

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