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Histoires Web mardi, mars 18
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Dans une clameur métallique, de grandes araignées d’acier tissent leurs toiles. Sous les hangars de l’usine El-Entabbi, les machines tournent à plein régime. « On n’a jamais cessé de produire, même pendant la guerre. Beaucoup de tisserands d’Alep ont dû se relocaliser dans les sous-sols », raconte le patron des lieux, Hassan El-Entabbi, qui a hérité de la filature familiale fondée en 1992 dans la capitale économique de la Syrie.

Son entreprise fait pourtant presque figure d’exception. Autrefois fierté de la ville et l’un des secteurs les plus productifs de Syrie, l’industrie textile alépine n’est plus que l’ombre d’elle-même. A quelques encablures au nord-est d’Alep, la ville de Cheikh Najjar est à l’image de la lente décrépitude de l’économie syrienne. Construite au début des années 2000 par le régime de Bachar Al-Assad, cette immense zone industrielle était censée abriter les fleurons du pays, elle est désormais une enfilade d’entrepôts aux fenêtres explosées ou aux toits de tôle soufflés.

​Hassan El-Entabbi, directeur de l’entreprise de textile El-Entabbi, dans la zone industrielle de Cheikh Najjar, près d’Alep (Syrie), le 4 mars 2025.

« La guerre a mis fin à la nahda [renaissance] du textile », déplore Hassan El-Entabbi, un brin nostalgique. Sur les plus de 60 000 entreprises du secteur recensées par la chambre de commerce d’Alep, seules 10 % sont encore actives. A Cheikh Najjar, la moitié des usines ont mis la clé sous la porte ou ont été endommagées par les combats entre l’armée du régime et les groupes rebelles. « On a mangé des roquettes tirées par les deux côtés », confie le directeur.

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