La défense a plaisamment marqué, lundi 17 mars, plusieurs buts contre son camp, dans la dernière ligne droite du procès sur les soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Les avocats de Khaled Bugshan et de Béchir Saleh – les deux prévenus sont en fuite – avaient jugé utile de faire citer le policier chargé de l’enquête. Frédéric Vidal a calmement résumé les faits, a répondu avec un humour froid aux questions des avocats, et a plutôt alourdi la barque de l’accusation.
Le commandant a mené l’enquête à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, pratiquement seul, de 2013 jusqu’en 2022, à l’exception d’un renfort de collègues en 2015 pour traiter les multiples écoutes téléphoniques.
Deux jours après son affectation, il est allé perquisitionner avec le juge Renaud van Ruymbeke chez Ziad Takieddine, qui s’était fait pincer à l’aéroport du Bourget avec 1,5 million d’euros en liquide. C’est Béchir Saleh, le directeur du richissime fonds souverain libyen qui avait affrété l’avion – « c’était pour nous, le premier lien avec l’affaire libyenne », indique l’enquêteur.
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