L’histoire de l’une des plus anciennes sociétés de la Bourse de Paris, et la plus tristement célèbre, démontre déjà l’intérêt marqué des investisseurs pour le développement à l’international. A la création de la Compagnie du Mississippi, en 1684, la Bourse n’est qu’un rassemblement de négociants de la rue de Quincampoix, à Paris. La société ambitionne d’établir une colonie française à l’embouchure du Mississippi. L’aventure n’aboutira pas, mais les promesses liées à l’exploitation commerciale des ressources de la Louisiane française réussissent à convaincre des dizaines d’investisseurs.
L’homme d’affaires écossais John Law (1671-1729), qui deviendra contrôleur des finances de Louis XV en janvier 1720, en prend le contrôle en 1717 et se voit attribuer le monopole du commerce avec les colonies françaises d’Amérique du Nord et des Indes orientales pour vingt-cinq ans, assorti d’un généreux prêt royal. Il rachète bientôt la Compagnies des Indes orientales, la Compagnie de Chine et d’autres sociétés commerciales. La promesse de ce commerce lucratif affole les cercles financiers au point d’entraîner l’une des toutes premières bulles spéculatives au monde.
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