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De son adolescence punk-rock dans les Pouilles, le talon de la Botte italienne, Maria Mazzotta a certes gardé quelques traces, l’énergie et la colère portées par sa voix rauque et déchirée, des mèches bleues et violacées dans sa chevelure méditerranéenne de jais. Cela semblait moins évident pour son parcours musical, voué, depuis deux décennies, à perpétuer et à rénover la tradition de la pizzica, une variété régionale de la tarentelle.

Donc, associé au tarentisme, un rite thérapeutique et cathartique visant à guérir des piqûres d’une araignée – supposément la tarentule – par la danse et sur un rythme frénétique (en mesure 6/8). Cette pratique comme la bestiole ont la même étymologie que la cité apulienne de Tarente, où le phénomène aurait d’abord été observé. Avant qu’elle ne se transforme en bastion de l’acier et devienne la ville la plus polluée d’Europe, avec un bilan sanitaire catastrophique.

Renaissance de la pizzica

Originaire de Lecce, dans la péninsule du Salento, Maria Mazzotta a été liée, de 2000 à 2015, à Canzoniere Grecanico Salentino, un collectif qui a remis à l’honneur cette pizzica tombée en déshérence lors de sa formation en 1975. Depuis, elle a connu une spectaculaire renaissance, symbolisée par la création, en 1998, du festival La Notte della Taranta, dans le village de Melpignano, dont Maria Mazzotta devait joindre l’orchestre huit ans plus tard. « Il y a aujourd’hui un tourisme lié à la pizzica, constate-t-elle en s’exprimant en français. Quand j’ai commencé, elle ne survivait que dans de petits villages, avec des personnes âgées. C’était encore une culture de paysans. »

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