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L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Le premier bouton de son chemisier était défait. C’est ce qu’ont retenu de nombreux Japonais de la conférence de presse donnée par Shiori Ito, ce 29 mai 2017, allant jusqu’à la traiter de prostituée prête à tout pour faire avancer sa carrière. La jeune journaliste venait tout juste de dénoncer, à visage découvert, le viol dont elle avait été victime, deux ans plus tôt, de la part de Noriyuki Yamaguchi, directeur du bureau de Washington de la chaîne Tokyo Broadcasting System (TBS). Quatre mois plus tard, les premières révélations sur le producteur hollywoodien Harvey Weinstein lançaient le mouvement #MeToo.
De ce combat pour la vérité, Shiori Ito en a fait un livre, La Boîte noire, paru au Japon en octobre 2017 et en France, aux éditions Picquier, en avril 2019, afin de briser l’omerta entourant les victimes d’agressions sexuelles dans un archipel qui place l’honneur au-dessus de tout. La Japonaise, partie vivre à l’étranger, accompagne ce geste aujourd’hui d’un documentaire qui retrace l’affaire et ses conséquences intimes, judiciaires et politiques – la loi sur le viol a notamment été réécrite depuis.
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