« Reine mère » : le matriarcat flamboyant d’une famille maghrébine

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

A la suite de cinéastes comme Abdellatif Kechiche et Philippe Faucon qui ont ouvert la voie au début des années 2000, les films français sont de plus en plus nombreux à s’emparer de la question de la représentation des familles issues du Maghreb : il s’agit d’en faire autre chose qu’un Grand Autre, ou un fantasme politico-médiatique, de combler aussi un manque criant d’images et de fictions. Pour son deuxième long-métrage, la réalisatrice franco-tunisienne Manele Labidi ressasse ses souvenirs d’enfance, l’histoire d’une famille d’immigrés maghrébins arrivée en France à la fin des années 1980 et qui subit de plein fouet un déclassement social mâtiné de racisme.

La reine en question se prénomme Amel (Camélia Jordana), pétulante femme au foyer qui gère les siens d’une main de maître : il y a Amor (Sofiane Zermani), son mari électricien, et ses deux filles qu’elle a pris soin de scolariser dans une école privée catholique. La petite famille se retrouve dans la tourmente le jour où le propriétaire souhaite récupérer son bien. Pour Amel, pas question de quitter son quartier pour se retrouver au fin fond de la banlieue, ni de déscolariser ses filles. Mais son entêtement se cogne à la personnalité de son mari plus coulant, qui aimerait que sa femme redescende parfois de sa fierté mal placée.

Il vous reste 66.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.