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Histoires Web mercredi, mars 12
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Représentant tardif du vent de liberté qui accompagna le « printemps de Prague », Ucho fut interdit dès sa sortie en 1970, au moment de la « normalisation » soviétique, pour resurgir vingt ans plus tard en compétition au Festival de Cannes, de l’autre côté du Mur, en 1990. Et à vrai dire, on comprend aisément pourquoi : la satire de la terreur politique, diffuse mais omniprésente dans un Etat-parti, et du climat de surveillance généralisée était trop virulente pour passer.

On ne le doit pas, pour une fois, aux jeunes gens de la nouvelle vague tchèque (Milos Forman, Vera Chytilova, Jiri Menzel, Ivan Passer) éclose au début des années 1960, mais à un aîné de la génération d’avant, Karel Kachyna (1924-2004), tenant d’un art moins échevelé, plus lié à un artisanat de studio. Preuve en est avec Ucho, huis clos politique dont la portée ne s’arrête pas au contexte soviétique, mais vaudrait tout aussi bien – et c’est toute sa force – dans nos démocraties de la transparence intégrale et du simulacre permanent. Le fait qu’il ait été rendu possible, puis aussitôt mis sous cloche, dit bien la fulgurance du basculement politique qui eut lieu alors.

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