Presser ce gros bouton la rassure. Près de l’évier de sa cuisine, Anne-Sophie dispose d’un « buzzer » argenté qui n’a rien de ludique, à ses yeux, mais tout d’une salvatrice protection sanitaire : « On joue avec notre santé, considère la trentenaire (préférant garder l’anonymat), qui réside dans le Pas-de-Calais et se charge d’optimiser la rentabilité d’un grand parc d’attractions. Lorsque j’appuie sur le bouton, j’active la filtration d’eau, je prends moins de risques. »
Avec ses lunettes papillonnantes, des cheveux touffus qu’elle tente de canaliser en chignon haut et un sourire contagieux, Anne-Sophie ne diffuse aucune angoisse complotiste. « Je passe pour parano, déclare-t-elle pourtant. Autour de moi, les gens disent : “Tu exagères, c’est cher, tu en fais trop”, “L’Etat préviendrait, s’il y avait un vrai problème avec la qualité de l’eau…” » Sous l’évier, Anne-Sophie et son mari ingénieur ont fait installer un système de filtration d’eau à 1 800 euros dont l’entretien coûte 30 euros supplémentaires par mois, complété par un adoucisseur à 3 500 euros.
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