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Huit suspects, présentés vendredi aux magistrats chargés des investigations sur l’évasion meurtrière du narcotrafiquant Mohamed Amra, ont été mis en examen et six d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la soirée, a annoncé samedi 8 mars le parquet de Paris. Deux suspects ont demandé un débat différé et sont, dans l’attente, aussi incarcérés.

Le nombre d’hommes et femmes mis en examen dans cette affaire monte donc à 28, en comptant Mohamed Amra, 30 ans, arrêté le 22 février en Roumanie puis remis à la France.

Parmi les suspects de vendredi, figurent « les acteurs principaux » de « l’étape de la cavale » de Mohamed Amra dans un appartement loué à Compiègne, dans l’Oise, de mai à octobre 2024, selon la procureure, Laure Beccuau.

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Dans cette enquête « hors normes », les chefs d’inculpation – meurtres, tentatives de meurtre, évasion, le tout en bande organisée, et association de malfaiteurs – font encourir la réclusion criminelle à perpétuité « pour les plus élevés d’entre eux », a souligné la procureure.

Outre Mohamed Amra, que l’accusation considère comme partie prenante, six personnes sont suspectées d’avoir fait partie du commando : deux guetteurs – dont l’un a aussi conduit un véhicule – deux autres conducteurs de véhicule et deux passagers. Les autres « petites mains » aussi « font partie de ce rouage criminel car sans elles, tout aurait été plus difficile » à réaliser, a-t-elle insisté.

Moyens d’enquête « extraordinaires »

Plusieurs sources proches du dossier ont pourtant fait part vendredi de leurs craintes, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), d’un emballement judiciaire avec des décisions disproportionnées.

Deux jeunes habitants de Compiègne, sans casier judiciaire, ont été mis en examen vendredi et incarcérés : ils sont soupçonnés d’avoir loué le logement qu’occupait Amra dans la même ville. Ils assurent ne pas avoir su que le narcotrafiquant y serait caché.

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Mohamed Amra s’était évadé le 14 mai 2024 alors qu’il avait été extrait de sa cellule en Normandie. Un commando avait alors attaqué, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, le fourgon pénitentiaire à un péage pour le libérer, tuant deux agents pénitentiaires, Arnaud Garcia et Fabrice Moello, et en blessant trois autres.

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L’affaire a mobilisé des « moyens d’enquêtes extraordinaires », a souligné la procureure. « 800 techniques d’enquête spéciales » autorisées dont « 440 interceptions téléphoniques et géolocalisations, 90 géolocalisations de véhicules, 70 captations de données, 30 captations d’images, 65 sonorisations de lieux ou de véhicules, 23 IMSI-catcher, trois autorisations aux données stockées », selon le parquet.

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Le Monde avec AFP

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