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Histoires Web jeudi, mars 6
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Mohammed Drimiss fait les cent pas dans une coquille vide. Des ruines de sa maison en bordure de Maarat Al-Nouman, dans le nord-ouest de la Syrie, n’émane aucun parfum de victoire. Depuis la chute de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, cet habitant déplacé par la guerre est revenu plusieurs fois sur les lieux de son enfance. Tout est méconnaissable, comme pulvérisé par une météorite.

Dans le verger en contrebas de la demeure familiale, les pistachiers et les oliviers ont disparu. « Ils n’ont pas été coupés, mais arrachés pour qu’ils ne repoussent pas. Certains avaient peut-être 100 ans. Après nous avoir déplacés de force, le régime a voulu nous ôter jusqu’au rêve de pouvoir rentrer chez nous », se désole cet ancien fabricant de tapis en feuilletant des manuels scolaires, calcinés au milieu des décombres.

Mohammed Drimiss, déplacé dans le camp Al-Andalous, dans le gouvernorat d’Idlib (Syrie), le 22 février 2025.
Le village de Maarat Shoreen, à la périphérie de la ville de Maarat Al-Nouman, dans le gouvernorat d’Idlib (Syrie), le 22 février 2025. Le village de Maarat Shoreen, à la périphérie de la ville de Maarat Al-Nouman, dans le gouvernorat d’Idlib (Syrie), le 22 février 2025.

En 2019, la ville de Maarat Al-Nouman reçoit les foudres du régime de Bachar Al-Assad. Epaulée par ses alliés iranien et russe, l’armée loyaliste reprend alors par le feu les poches rebelles le long de l’autoroute M5, qui relie Damas à Alep, déplaçant de force, à grands coups de barils d’explosifs, des centaines de milliers de civils vers la dernière enclave insurgée d’Idlib, dans le nord du pays.

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