Aux Victoires de la musique classique, des artistes hors norme récompensés

Retransmise simultanément, le 5 mars, sur France 3 et sur France Musique depuis l’Opéra de Rouen-Normandie avec la contribution de l’orchestre maison, la cérémonie des 32^e Victoires de la musique classique a mis du temps à trouver le ton juste, celui du partage authentique, d’une soirée où la prestation des artistes en direct doit faire plus d’effet que la communication progressive du palmarès. Le générique, conventionnel au possible dans le rapprochement des identités (danse hip-hop et ballet classique sur une chorégraphie de Mehdi Kerkouche jouant à chat avec L’Eté de Vivaldi), précédait un début de concert d’une extrême sécheresse. D’abord par une mécanique Farandole de Georges Bizet puis par un convulsif extrait du Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc dans lequel les deux solistes (Ismaël Margain et Guillaume Bellom) semblaient aux prises avec un clavier provoquant des décharges électriques.

Ni l’un ni l’autre ne concourait cette année, à la différence de la soprano Julie Roset (qui se verra, une heure plus tard, couronnée dans la catégorie Révélation artiste lyrique) et le chef Simon Proust (lauréat désigné d’office, faute de concurrents dans la catégorie Révélation chef d’orchestre) appelés à leur succéder sur un plateau éclairé de manière kitsch et criarde. La chanteuse de 27 ans passée par Genève et New York avant de s’imposer, entre autres, dans Zémire et Azor d’André Grétry à l’Opéra-Comique, à Paris gratifia le public d’un air de Gaetano Donizetti plein de tonus et de tempérament. S’ensuivit la remise de la première Victoire 2025. Si on n’attendait pas si tôt dans le programme celle décernée au compositeur, l’identité du lauréat – Régis Campo – ne fut en aucun cas une surprise, tant son œuvre (Dance Floor With Pulsing) avait marqué les esprits lors de sa création française dans le cadre du Festival Présences 2024 de Radio France.

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