La justice saisie après un nouveau naufrage de migrants dans la Manche

L’association de défense des migrants Utopia 56 a annoncé, mercredi 5 mars, avoir saisi, la veille, le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) d’un signalement concernant le naufrage d’une embarcation, survenu le 7 novembre 2024 au large de la plage des Sirènes, à Audinghen.

Si l’association a considéré, lors d’une conférence de presse, ne pas avoir « la matière » pour déposer une plainte, elle espère que sa démarche permettra l’ouverture d’une enquête sur l’action présumée de gendarmes qui auraient procédé, cette nuit-là, à la crevaison d’un canot pneumatique pourtant à l’eau. Une manœuvre dangereuse, qui aurait provoqué la chute de passagers en mer et la perte de connaissance d’une femme turque, Meryem G., âgée de 25 ans et aujourd’hui victime de séquelles. Des faits susceptibles d’être qualifiés pénalement, selon l’avocat de l’association, M^e Emmanuel Daoud, de « violences volontaires » et de « non-assistance à personne en danger ».

« Seuls et livrés à eux-mêmes »

Utopia 56 réalise des maraudes sur le littoral du nord de la France depuis plusieurs années et c’est dans le cadre de l’une d’elles qu’un salarié et deux bénévoles ont été informés par des migrants des faits survenus peu de temps auparavant sur la plage des Sirènes, le 7 novembre 2024. D’après le signalement consulté par Le Monde, le recueil de témoignages de plusieurs migrants présents à bord de l’embarcation a permis de reconstituer a posteriori le déroulé des événements.

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