Un sacré embrouillamini. La crise franco-algérienne, délétère depuis de longues semaines, a viré en quelques jours au psychodrame franco-français, lequel risque d’obscurcir davantage des enjeux diplomatiques déjà complexes. La cacophonie semble en effet régner à Paris autour du dossier algérien alors que les déclarations émanant de l’Elysée, de Matignon, de la Place Beauvau et du Quai d’Orsay ne convergent pas vraiment. « Comment pourriez-vous engager le bras de fer migratoire que vous promettez depuis des mois avec l’Algérie alors que vous êtes incapables de remporter celui qui vous oppose au président de la République ? », a ainsi tancé, mardi 4 mars, au Palais-Bourbon, le député (Rassemblement national) du Bas-Rhin Théo Bernhardt à l’adresse du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.
Dans cette affaire, tout se mélange : des nuances – à défaut de schisme – sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’Alger, des jalousies de prérogatives ministérielles (et élyséennes), les irritants d’une cohabitation singulière et les calculs de prétendants indexés sur le calendrier électoral. Et même des bourdes de conférence de presse. Car c’est bien la maladresse de François Bayrou commise le 26 février à l’issue du comité interministériel sur le contrôle de l’immigration qui a grippé la mécanique gouvernementale, laquelle paraissait pourtant bien huilée.
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