Eclipsé par un Elon Musk devenu omniprésent ces derniers mois dans l’entourage de Donald Trump, le vice-président J. D. Vance est revenu de façon fracassante dans l’actualité américaine et transatlantique. Avec son discours de Munich du 14 février et l’altercation mettant aux prises les présidents américain et ukrainien ainsi que lui-même dans le bureau Ovale, vendredi 28, Vance s’affirme comme le fer de lance de la remise en cause du lien transatlantique par l’administration Trump 2. Ses attaques contre l’Ouest libéral s’inscrivent clairement dans son parcours idéologique.
Pilier du trumpisme dans son versant réactionnaire et populiste (avec lequel coexiste désormais un courant tech-libertarien), Vance n’a pas été un soutien de la première heure du président. En 2016, il affirmait ainsi vouloir voter pour la démocrate Hillary Clinton et n’avait pas de mots assez durs pour Donald Trump, qu’il qualifiait de possible « Hitler de l’Amérique ».
À l’époque, Vance venait de publier Hillbilly Elegy (Harper Press, 2016) – Hillbilly Elégie (Le Livre de Poche, 2018) –, une autobiographie dans laquelle il raconte son enfance dysfonctionnelle dans le milieu des petits Blancs pauvres des Appalaches et le miracle salvateur d’un service militaire suivi d’études de droit à Yale. Cet ouvrage dénonçant un système de classes inégalitaire et le mépris des élites lui vaut alors les louanges des médias de gauche.
Antienne du discours russe
Actif dans des cercles conservateurs depuis ses études, Vance va évoluer avec le soutien du milliardaire libertarien Peter Thiel, qui finance son entrée dans le monde de la tech. En 2019, il assiste à la première conférence du mouvement « national-conservateur » (dit natcons), qui cherche à construire une base intellectuelle plus solide, ultraréactionnaire, voire illibérale, aux idées trumpistes. Vance se rallie officiellement à celui qui est alors l’ex-président lors de la campagne pour les élections de mi-mandat de 2022. Grâce au soutien de ce dernier, il brigue et obtient le siège de sénateur de l’Ohio. Enfin, à l’été 2024, Donald Trump le choisit pour la vice-présidence.
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