Arrivée au 115, Einbecker Strasse, un immeuble de 11 étages à Lichtenberg, arrondissement de l’ancien Berlin-Est à l’architecture en Plattenbau typique des années 1970, Regina Brückner, 43 ans, sort son téléphone portable. « Ici, nous avons sonné à tous les appartements », constate cette militante de Die Linke (gauche radicale), en ouvrant l’application du parti. Elle fait partie de l’équipe qui a organisé la campagne de visites à domicile dans cette partie de Lichtenberg, où les habitants aux revenus modestes sont parfois très éloignés de la politique. « Je me souviens d’une visite difficile chez un monsieur très en colère contre la gauche radicale, pour qui il avait voté pendant plus de trente ans, raconte-t-elle. Je lui ai répondu : “D’accord, mais moi je viens d’arriver dans le parti et je me tiens devant vous.” Il a fini se calmer et par dire : “Respect pour ce que vous faites.” Ce fut un moment fort. »
Au cours des trois mois qui ont précédé les élections législatives du dimanche 23 février, 600 000 visites à domicile ont été effectuées par Die Linke, affirme le parti. Aucune autre formation n’a mené une campagne de terrain d’une telle ampleur, inspirée des Etats-Unis. A Lichtenberg, l’opération a été concluante : la candidate du parti d’extrême droite AfD, Beatrix von Storch, 53 ans, figure historique du parti, a été largement battue par Ines Schwerdtner, 36 ans, coprésidente de Die Linke.
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