Du haut de la salle du Théâtre de la Ville jusqu’au plateau, des rafales d’applaudissements en veux-tu en voilà, et en voilà encore, ont déferlé sur les danseurs des Ballets de Monte-Carlo, à l’affiche le vendredi 28 février. A peine les interprètes, visiblement saisis, avaient-ils reculé en fond de scène après avoir salué qu’ils rappliquaient en courant, aspirés par les vagues sonores du public. Un formidable ressac qui a duré de longues minutes et fait la fête à la danse furieusement virtuose du chorégraphe Jean-Christophe Maillot et à ses danseurs tout aussi enragés de mouvements.
A première vue, cette soirée s’annonçait pourtant instable. Le programme de deux pièces choisies par la compagnie monégasque pour son retour à Paris, six ans après son passage en 2019 au Théâtre des Champs-Elysées, posait dans la balance des écritures et des humeurs apparemment peu compatibles. En ouverture tendance techno et immédiatement accessible, Autodance, de l’israélienne Sharon Eyal, invitée par Maillot à transmettre son spectacle créé en 2018 pour le Göteborg Operan Danskompani, déploie sa parade de 14 créatures en train d’arpenter le catwalk de leurs fantasmes. Dans un second temps, Vers un pays sage, chorégraphié en 1995 pour 12 interprètes par Maillot, en hommage à son père le suractif peintre Jean Maillot (1932-1995), revendique son héritage classique et enclenche le chrono à fond sur la partition Fearful Symmetries, de John Adams.
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