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LETTRE D’ISTANBUL

Des supporters de Fenerbahçe embrasent des fusées éclairantes dans les tribunes pendant le match de football opposant leur équipe à celle de Galatasaray, au Rams Park, à Istanbul, le 24 février 2025.

Si l’on s’en tient au volume sonore, le football turc est en parfaite santé. Istanbul détient le record plus ou moins officiel du stade le plus bruyant du monde avec son équipe de Besiktas, l’un des trois grands clubs historiques de la ville. Mais au-delà de cette performance, certes impressionnante, la première division turque, la Süper Lig, comme on l’appelle ici, est malade jusqu’à la moelle.

Affaires de corruption, gangrène mafieuse, violences endémiques en dehors et sur les pelouses des enceintes sportives : les maux dont souffre le football turc sont pointés du doigt, un peu plus chaque année, sans qu’aucun dirigeant, aucune autorité ni instance sportive ne parviennent à prendre le dessus. Autrefois l’apanage quasi exclusif des clubs de la capitale économique turque, les ambiances hostiles, batailles rangées et sentiments nationalistes exacerbés se sont répandues de façon vertigineuse à travers tout le pays, ajoutant à la cacophonie générale.

Le 10 février, à Düzce, près de la mer Noire, à plus de deux heures de route d’Istanbul, un supporteur de l’équipe de Fenerbahçe a été abattu d’un coup de pistolet par un fan de Galatasaray, quinze jours avant le derby entre les deux clubs. Les deux équipes se disputent, comme pratiquement chaque saison, la tête du championnat turc dans une ambiance devenue dès plus délétères. Depuis des années, les dirigeants et les tribunes des deux frères ennemis d’Istanbul s’accusent mutuellement de tricher en soudoyant les arbitres. Et, une nouvelle fois, l’acrimonie a viré au dérapage.

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