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Pourquoi dépenser des millions dans un défilé quand on peut montrer les vêtements sur un portant ? « Pour en mettre plein les yeux lors de super évènements ! », pourraient répondre certains cadors de la fashion week de Milan présentée du 25 février au 3 mars.

Faire rêver : tel semble avoir toujours été le mot d’ordre de Versace qui met en scène un monde d’opulence, où les vêtements colorés, ajustés, ou pailletés mettent en valeur la plastique impressionnante des mannequins. Les défilés font l’effet d’un shot vitaminé, musique tonitruante et projecteurs éblouissant à la clé. Cette fois encore. « Puis-je avoir votre attention ? », répète en anglais la voix d’Eminem dans l’entrepôt ferroviaire qui accueille le show, avant que les premières mannequins ne débarquent dans de volumineuses robes-bustier ornées des motifs baroques.

« J’aime les vêtements qui rendent plus forts et plus sûr de soi. Cette collection ne suit aucune règle, hormis celles de Versace », s’enflamme Donatella Versace. Cette absence de précepte directeur se ressent dans l’éclectisme des silhouettes, qui versent dans le rock (micro-robe en cuir rouge et mitaines cloutées), les années 1980 (veste épaulée et legging), la mignonnerie (jupe patineuse et micro pull), les élans couture (des robes qu’on dirait sculptées)… Cette collection en-deçà des précédentes pourrait être la dernière de Donatella Versace : le groupe Prada est en discussion avancée pour la reprise de la marque ; s’il venait à l’acquérir, il pourrait renouveller la direction artistique, inchangée depuis 1997.

Une dose d’imprimé léopard

Les défilés Dolce & Gabbana drainent toujours leur lot de curieux venus observer la foule de célébrités et de clientes très apprêtées. La foule est particulièrement nombreuse cette fois-ci car le défilé déborde dans la rue, où un petit échafaudage a été monté pour que les mannequins y finissent leur parcours et où la musicienne et DJ Victoria De Angelis, installée derrière des platines, diffuse de la techno puissante. A l’intérieur, on ne sait plus où donner de la tête entre les différents écrans géants diffusant l’activité de la rue et le flot de silhouettes (78) qui passent à un rythme effréné.

Dolce & Gabbana.

Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont mis en scène des « filles cool » qui rompent avec l’élégance des derniers défilés. Elles portent des parkas déstructurées, des bombers XXL ou des vestes en jean déchirées, des pantalons multipoches kaki ou des mini-jupes associées à des grosses bottes. La fourrure (de mouton) est partout, en doublure, sur les chaussures, en maxi manteau ou sur les bonnets. Une dose d’imprimé léopard, de pierres brodées et de dentelle peu couvrante apportent la touche de glamour chère à Dolce & Gabbana. Ce vestiaire maximaliste n’est pas particulièrement novateur ou séduisant. Mais il permet à la marque de se distinguer, car à Milan, plus personne n’est sur ce credo depuis un moment.

Giorgio Armani organise non pas un, mais quatre défilés par saison : deux sessions enchaînées pour Emporio Armani le jeudi, puis deux autres pour la ligne plus habillée Giorgio Armani le dimanche. Dans l’intervalle, la marque prend le temps de repenser entièrement l’espace d’exposition situé dans son siège, un bâtiment de 2001 conçu par Tadao Ando pour la griffe. Pour le show Giorgio Armani, l’immense espace est divisé en petites alcôves intimistes qui permettent d’apprécier le détail des vêtements.

Giorgio Armani.

Le designer de 90 ans reste fidèle son idéal d’élégance sans effort avec des costumes-pantalons en soie fluide, ses manteaux déconstruits et ses robes du soir brodées aux motifs géométriques dans des teintes, qui, cette fois-ci font référence aux volcans et à la terre brûlée par le soleil : des sables, dorés, des bruns profonds tirant vers le vert ou encore des reflets bleu quartz. Dans cette panoplie très armaniesque, on a même vu quelques (fausses) fourrures, qui s’imposent décidément comme la tendance phare de la saison.

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