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ARTE.TV – À LA DEMANDE – SÉRIE
L’histoire de Nismet Hrehorchuk, dont est inspirée la série que propose Arte, peut s’entendre comme un fait divers, se voir comme un mélodrame. Une jeune fille, abandonnée par son père, menacée par le compagnon de sa mère, s’enfuit. Dans l’appartement qu’elle a quitté, sa mère est broyée par la tragédie, dans l’indifférence du monde qui l’entoure. Nismet doit apprendre à survivre, puis à vivre.
Mais Nismet est une œuvre de Philippe Faucon. Le metteur en scène de La Trahison (2005), de Fatima (2015) et des Harkis (2022), ne pratique pas la dissection du réel, pas plus qu’il n’est enclin aux paroxysmes. Les quatre épisodes de cette minisérie (diffusée en une soirée sur Arte, le 27 février, comme le long et beau film qu’elle est) sont la quintessence de l’art du cinéaste, de sa manière singulière de mettre en évidence la douleur à force de douceur.
Dans une ville du nord de la France, Nismet (Emma Boulanouar) est une lycéenne presque comme les autres, à cela près que, chaque jour, après les cours, elle rentre en enfer. Sa mère, Najoua (Loubna Abidar, découverte dans Much Loved, de Nabil Ayouch, en 2015), s’abrutit de neuroleptiques pour tenir à distance la réalité de son couple, obscurcie par la brutalité et la cruauté de son compagnon, Denis (Théo Costa-Marini). Celui-ci tourne autour de Nismet qui le repousse comme elle peut. Quand la pression se fait trop forte, la jeune fille fugue, traînant dans la ville, sans but ni secours.
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