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Histoires Web samedi, février 22
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Revue des revues. En novembre 1974, une équipe internationale codirigée par Yves Coppens (1934-2022) découvrait 52 os qui marqueront l’histoire. Lucy, australopithèque vivant il y a plus de 3 millions d’années, devenait soudain la plus vieille aïeule de l’humanité. Cinquante ans plus tard, la connaissance de nos ancêtres a connu d’inouïs bouleversements, que raconte le dossier central du dernier Carnets de science, revue semestrielle du CNRS écrite par des journalistes et destinée à la mise en valeur de ses chercheurs. En un demi-siècle, toute une science a été chamboulée : les connaissances, évidemment, mais aussi les méthodes et les paradigmes.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés L’héritage débattu de Lucy, la plus célèbre des australopithèques

D’abord, ces « Homo avant Sapiens » qui font le titre du dossier partagent avec notre propre espèce Homo sapiens un même nom de genre. Ils appartiennent, depuis la séparation d’avec les chimpanzés il y a quelque 7 millions d’années, à la lignée des « hominines ». Australopithèques, paranthropes, Homo (habilis, rudolfensis, ergaster…) : grâce à des révolutions technologiques, permettant notamment l’essor de la paléogénétique, la découverte de ces différentes humanités a brisé le vieux modèle d’une évolution linéaire, au profit de la métaphore du buissonnement. Car ces branches ne se sont pas succédé mais ont pu coexister, façonnant une dialectique complexe entre unité de la lignée et diversité des espèces. Jusqu’à interroger la notion même d’espèce, « entité fixe alors que l’évolution est une dynamique ».

Papous immunisés

Ce sujet, que creuse le premier des six articles de l’ensemble, introduit des incursions captivantes du côté de Toumaï (Sahelanthropus tchadensis), dont les 7 millions d’années feraient presque de Lucy une gamine, et dont l’appartenance à notre lignée n’est pas tranchée. Les Homo, eux, seraient apparus il y a environ 2,8 millions d’années. Leur odyssée nous est contée dans trois articles – l’un sur l’émergence africaine, l’autre sur les premiers arrivants en Europe, peuplée bien après l’Asie, et le troisième sur les mystérieux Dénisoviens, qui auraient légué aux Papous une meilleure immunité face aux pathogènes inconnus. Une dernière contribution, sur l’évolution des méthodes de datation, du carbone 14 au thorium/uranium, complète l’ensemble.

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