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Histoires Web vendredi, février 21
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La présidence de Donald Trump marque une accélération des mutations qui, depuis plus de deux décennies, refaçonnent l’Amérique, redessinent la place et le rôle des Etats-Unis dans le monde et reconfigurent les alliances. Trump intensifie le pivot vers l’Asie, le transfert (plutôt que le partage) du fardeau de la sécurité du continent européen aux Européens eux-mêmes, et le recentrage sur trois priorités : la sécurité économique, le dossier chinois et l’immigration.

Les partenaires européens des Etats-Unis ont échoué à prendre au sérieux ces tendances structurelles, préférant la complaisance. Le discours du vice-président américain, J. D. Vance, le 14 février, à la Conférence de Munich sur la sécurité doit être vu comme une clarification de la vision de Trump, plaçant l’Europe face à l’impératif d’accélérer elle aussi, si elle ne souhaite pas s’effacer de l’échiquier géopolitique mondial.

Les Européens n’ont d’autre choix que de faire une offre à Washington, pour garantir la sécurité de l’Ukraine, s’ils veulent pouvoir préserver leurs intérêts stratégiques et le lien transatlantique. Cela doit dépasser la simple transaction et se traduire par un réinvestissement immédiat, collectif et durable dans les capacités de défense européennes, en étroite coopération avec le Royaume-Uni.

Lire aussi l’éditorial du « Monde » | L’Europe face à un défi historique

L’ouverture de négociations par Trump avec [le président russe] Vladimir Poutine, sans consultation préalable des Européens, marque un tournant significatif, bien que prévisible, dans le conflit ukrainien. Deux choses sont maintenant claires : d’abord, Trump cherche une résolution rapide, malgré les contours fluctuants de l’accord ; ensuite, il instaure une division nette des responsabilités : les Etats-Unis se chargent des négociations, tandis que l’Europe devra assumer la gestion après l’accord, fournissant aide, garanties de sécurité et présence militaire, avec une charge financière importante.

Moment de vérité

Dès la victoire de Trump, en novembre 2024, il était évident que l’Ukraine serait le premier test pour la relation transatlantique et déterminerait la capacité des Européens et des Américains à travailler ensemble dans les quatre années à venir. Ce moment de vérité est arrivé. Au-delà de la crise ukrainienne, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large des Etats-Unis de repenser en profondeur leur engagement dans la défense européenne. Quelle que soit la prochaine administration, cette logique américaine fait consensus à Washington.

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