Australie : des dizaines de dauphins meurent après s’être échoués sur une plage de Tasmanie

L’image est saisissante : des dizaines de dauphins d’un noir brillant étendus sur le sable, le long d’une plage à marée basse. Ce sont, au total, 157 cétacés qui se sont échoués près d’Arthur River, une localité peu peuplée du nord-ouest de la Tasmanie, île située au sud-est de l’Australie.

« Environ 90 » d’entre eux étaient encore vivants mercredi 19 février matin (dans la nuit de mardi à mercredi à Paris), selon des agents du département de l’environnement local, précisant qu’il semblait s’agir d’un banc de fausses orques, des gros dauphins prédateurs. Certains de ces cétacés pourraient être bloqués depuis quarante-huit heures sur cette plage.

L’opération de secours « est complexe à cause de l’inaccessibilité du site, des conditions océaniques et de la difficulté à acheminer un équipement spécialisé dans ce lieu reculé », a expliqué le département dans un communiqué.

« L’euthanasie est une option »

Brendon Clark, un agent local de protection de la faune sauvage, a confirmé qu’il serait difficile de remettre à l’eau les cétacés encore en vie, ceux-ci pouvant peser plus d’une tonne. « Essayer de remettre les animaux à flot directement dans les vagues serait un défi et cela présenterait également d’énormes risques pour la sécurité de notre personnel », a-t-il déclaré aux journalistes.

Les fausses orques peuvent mesurer jusqu’à six mètres de long. Comme d’autres delphinidés, ces cétacés également appelés faux épaulards sont des animaux grégaires qui forment souvent des bancs de cinquante individus ou plus.

Lorsque des animaux s’échouent, « l’euthanasie est une option pour réduire au maximum les souffrances et nous avons des vétérinaires sur place pour aider à la prise de décisions éclairées si cela est jugé nécessaire », a déclaré M. Clark.

Jocelyn Flint, résidente locale d’Arthur River, a expliqué que son fils avait découvert les baleines échouées vers minuit alors qu’il pêchait le requin. Elle a déclaré qu’elle s’était rendue sur les lieux dans l’obscurité le matin, puis qu’elle était revenue après l’aube, mais que les dauphins étaient trop gros pour tenter de les renflouer.

« L’eau montait et ils se débattaient. Ils étaient en train de mourir, ils se sont enfoncés dans le sable », a-t-elle décrit. « Il y a des petits bébés. Et au bout, il y a plein de gros spécimens. C’est triste », a-t-elle ajouté.

Des échouements massifs de plus en plus fréquents

Selon Brendon Clark, ces animaux sont les premiers à s’être échoués dans cette partie de la Tasmanie depuis 1974, quand un groupe de plus de 160 cétacés s’était retrouvé bloqué sur une plage près de Stanley, un peu plus au Nord.

« Ils n’ont pas eu ce type de comportement dans nos eaux depuis un long moment (…) Ce sont des animaux migrateurs, ils parcourent les océans autour du globe », rappelle l’agent. « Nous n’avons pas d’informations » sur « la raison qui les a conduits à s’échouer pour la première fois en cinquante ans » ici, a-t-il ajouté. « C’est quelque chose sur quoi, avec un peu de chance, l’autopsie apportera un éclairage. »

Des échouements massifs de cétacés sont de plus en plus fréquemment constatés à travers le monde, un phénomène dont les causes n’ont pas été scientifiquement établies à ce jour mais qui pourrait être lié à l’activité humaine.

Les échouages ​​en Tasmanie concernent généralement des globicéphales. En 2022, 230 dauphins pilotes – leur autre nom – se sont ainsi échoués plus au sud sur la côte ouest de Tasmanie, à Macquarie Harbor. L’échouage massif le plus important de l’histoire de l’Australie s’est produit au même endroit en 2020, lorsque 470 globicéphales noirs se sont retrouvés coincés sur des bancs de sable. La plupart des animaux sont morts à ces deux occasions.

Sur le pays continent, des dizaines de dauphins pilotes s’étaient échoués sur une plage à l’extrémité sud-ouest, en avril 2024.

Les raisons des échouages peuvent être liées à une désorientation causée par des bruits forts, une maladie, la vieillesse, une blessure, la fuite de prédateurs ou des conditions météorologiques extrêmes.