« Emilia Pérez », cerné par les polémiques, déchante dans sa course aux Oscars

C’est une frénésie sans égale qui, chaque année à la même époque, saisit Hollywood. Entre début novembre et début mars se déroule la film awards season. Soit la saison des récompenses des films, au cours de laquelle une trentaine de cérémonies a lieu. Certains prix couronnent spécifiquement les films latinos, noirs ou LGBT. D’autres émanent de catégories professionnelles (producteurs, critiques, décorateurs…). Mais l’agitation culmine lors de deux temps forts : les Golden Globes, en janvier, et surtout les Oscars, le grand final, organisés cette année le dimanche 2 mars, à Los Angeles, le surlendemain de la cérémonie française des Césars.

Quelques mois, donc, au cours desquels la ville de 4 millions d’habitants, où 150 000 personnes travaillent directement pour l’industrie du cinéma, se métamorphose. Pour obtenir le maximum de suffrages des votants aux diverses récompenses, studios et distributeurs organisent des campagnes de promotion massives, dont le coût, pour les poids lourds du secteur, peut s’élever à plusieurs dizaines de millions de dollars. Les panneaux publicitaires géants bordant les autoroutes sont couverts d’affiches de films. Des étages entiers d’hôtels sont loués pour y organiser des marathons d’interviews. Les distributeurs invitent votants et journalistes à des cocktails ou à des déjeuners faussement intimes avec les acteurs, ou encore à des visites de décors des films à promouvoir.

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