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Le groupe armé M23 et les forces rwandaises ont effectué une nouvelle avancée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), mercredi 12 février, alors que le Burundi, qui a déployé des soldats en appui à l’armée congolaise, a menacé le Rwanda de répondre en cas d’attaque.

Le groupe armé antigouvernemental M23 (pour « Mouvement du 23 mars »), qui n’a cessé de gagner du terrain face à l’armée congolaise depuis sa résurgence à la fin de 2021, s’est emparé de deux localités situées sur la principale route menant à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, distante d’une soixantaine de kilomètres, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de sources locales et humanitaires.

Les localités d’Ihusi et Kalehe, où le front s’était stabilisé ces derniers jours, ont été investies par les troupes du M23 et des soldats rwandais, qui continuent de progresser sur la route nationale 2, qui longe le lac Kivu, selon ces sources. Les combattants du M23 « sont nombreux » et « ne dérangent personne ». « On les voit circuler sans dire un mot à la population », a déclaré à l’AFP un habitant de Kalehe joint par téléphone.

La RDC a demandé, mercredi, dans un communiqué, « une réunion d’urgence » de la Communauté de développement de l’Afrique australe et de la Communauté d’Afrique de l’Est afin d’« évaluer la situation et tirer les conséquences de ce nouvel acte d’agression » et a réclamé des sanctions.

« Celui qui va nous attaquer, nous allons l’attaquer »

Réunis samedi en sommet en Tanzanie, les dirigeants d’Afrique australe et de l’Est avaient appelé leurs états-majors à proposer un plan d’application d’un cessez-le-feu « inconditionnel » d’ici à jeudi, le 14 février.

Les affrontements avaient baissé d’intensité pendant deux jours après le sommet, avant de reprendre mardi dans le territoire de Kalehe, à une trentaine de kilomètres de l’aéroport stratégique de Kavumu encore tenu par les forces congolaises.

Le Burundi, frontalier de la RDC et du Rwanda, a déployé environ 10 000 militaires dans le Sud-Kivu. Ses troupes ont été impliquées ces derniers jours dans des combats contre le M23 dans les plateaux surplombant le lac Kivu, selon des sources sécuritaires.

« Celui qui va nous attaquer, nous allons l’attaquer », a déclaré le président du Burundi Evariste Ndayishimiye, devant des habitants de Bugabira, une commune frontalière du Rwanda, qu’il a aussi qualifié de « mauvais voisin » dans un discours diffusé mercredi par des médias locaux. Evariste Ndayishimiye avait dit redouter, au début de février, que le conflit en RDC ne déclenche une guerre régionale.

Les camps de déplacés se vident

A Goma, tombée aux mains du M23 à la fin de janvier, les camps de déplacés situés dans la périphérie ouest de la capitale du Nord-Kivu ont continué à se vider, le M23 ayant adressé, lundi, un ultimatum de 72 heures pour quitter les lieux.

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Dans le camp de Bulengo, des familles prenaient mercredi la route de l’ouest à bord de camions ou de motos, après avoir démonté leurs tentes et leurs abris, ont constaté des journalistes de l’AFP. « Nous avons pleuré en leur disant qu’ici il y a des handicapés, des vieillards, mais ils nous ont dit de partir comme nous sommes venus », a déploré Chantal Uwimana, mère de dix enfants.

Dans un hôtel du centre de Goma, une délégation de représentants religieux congolais venue de Kinhasa s’est entretenue mercredi avec le coordinateur de la plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie, Corneille Nangaa. Kinshasa rejette jusqu’ici un dialogue direct avec le groupe armé.

« Notre priorité c’est la paix, voilà pourquoi nous sommes venus les écouter, voir comment les gens vivent ici », a déclaré Fulgence Muteba, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). « Il y a beaucoup de choses qui pourront être réglées si les Congolais se mettent autour d’une table », a-t-il ajouté, assurant que le président congolais, Félix Tshisekedi, « a encouragé l’initiative ».

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés L’expansionnisme du Rwanda au risque de l’internationalisation du conflit en RDC

Le Monde avec AFP

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