L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
« Strip-tease » fête ses 40 ans sur une table d’autopsie ! Privé de petit écran depuis 2012, après avoir été taxé (à tort) de voyeurisme, le magazine franco-belge revient pourtant très en forme au cinéma, avec un ensemble de cinq courts-métrages réunis sous le titre Strip-tease intégral (après Ni juge ni soumise, 2018 et Poulet frites, 2022). Tourné en temps réel à la morgue, le plan d’ouverture, assez large pour ne pas soulever les cœurs, montre un détail impayable : affairé à dépiauter un corps, un médecin légiste porte des sneakers colorées surmontées de pics métallisés. La vision simultanée des organes et des tennis confirme ce qui a toujours fait le sel de l’émission, à savoir sa capacité à saisir ce qui est naturellement drôle et incongru dans une situation donnée. Une célébration des excentricités qui se logent un peu partout dans les tics et les manies tragicomiques du quotidien.
Découpée en menus morceaux, la partie Bidoche, de Jean Libon, le fondateur du magazine, et son collaborateur Yves Hinant, vient s’intercaler au milieu de quatre autres histoires qui suivent un cahier des charges inchangé depuis 1985 : caméra à hauteur d’homme, zéro intervention de la part d’un journaliste, pas de musique en appui. Ces segments de cinéma vérité, d’une vingtaine de minutes maximum, croquent des personnages excessifs, à la manière d’un millefeuille, superposant les désirs aux craintes, les ambitions aux maladresses, l’humour au premier degré.
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