Les contrôles temporaires aux frontières allemandes, mis en place pour lutter contre l’immigration illégale, vont être prolongés de six mois, a décidé mercredi 12 février le chancelier, Olaf Scholz. Ces contrôles « réduisent efficacement la migration irrégulière », a fait valoir le dirigeant social-démocrate dans cette annonce faite avant les élections législatives du 23 février, où l’immigration s’est imposée comme un sujet politique central.
Au nom de la « sécurité intérieure » et de la lutte contre l’immigration clandestine, l’Allemagne avait rétabli des contrôles temporaires à toutes ses frontières le 16 septembre 2024, pour une durée de six mois. La Commission européenne avait alors rappelé que des mesures de ce type « doivent rester strictement exceptionnelles » et plaidé pour qu’elles soient « proportionnées ».
En principe, de tels contrôles aux frontières intérieures sont proscrits au sein de l’espace Schengen, mais en cas de menaces pour l’ordre public ou la sécurité, ils sont possibles pour une durée de six mois, avec prolongation pour une durée totale n’excédant pas deux ans.
Berlin a « notifié la Commission européenne » de la reconduction de la mesure de la mi-mars à la mi-septembre 2025, annonce Olaf Scholz, cité dans un communiqué. Le chef de gouvernement met en avant l’efficacité de la mesure avec « 47 000 refoulements aux frontières, un tiers de demandes d’asile en moins de 2023 à 2024 et l’arrestation de 1 900 passeurs ».
La droite, favorite des sondages
Son rival Friedrich Merz, chef des conservateurs allemands et favori des sondages pour devenir le prochain chancelier, a dit vouloir réintroduire des contrôles permanents aux frontières avec l’objectif de bloquer et de refouler tous les étrangers sans papiers, y compris les demandeurs d’asile.
Mais, en cas de victoire, il devra d’abord former une coalition, l’option d’une entente avec les sociaux-démocrates étant la plus vraisemblable. Sur l’immigration, « nous ne sommes pas si loin les uns des autres », a dit mercredi au magazine Politico la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, une social-démocrate décidée à « trouver un compromis » avec les conservateurs de la CDU.
A la fin de janvier, le camp conservateur CDU/CSU a présenté au Parlement des textes sur l’immigration soutenus par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), brisant un tabou national sur la collaboration avec l’extrême droite.