LETTRE DE JOHANNESBURG
Un lieu, deux images. Sur le premier cliché, on aperçoit généralement des rues proprettes. Les bâtiments sont anciens mais la chaussée est nette. Sur le second, le plus souvent, des détritus mangent le trottoir, des nids-de-poule éventrent l’asphalte ou des pavés ont disparu pour laisser apparaître une terre nue. Entre les deux images, dix à quinze ans ont passé. Avant/après : c’est avec cette formule simple que le compte « Jozi vs Jozi » entend « sensibiliser au déclin sans précédent mais évitable de Johannesburg » sur les réseaux sociaux. Créé en septembre 2024, il affiche plus de 40 000 abonnés sur la plateforme X.
Si la formule séduit, c’est qu’elle fait écho à l’expérience de bon nombre des cinq millions d’habitants de la capitale économique sud-africaine qui se lamentent au vu de la déliquescence des infrastructures et des défaillances des services publics. Ces dernières années, les critiques se multiplient à l’égard des autorités locales. Elles sont accusées d’avoir laissé dépérir le circuit de distribution d’eau, de négliger l’entretien des routes, le ramassage des ordures ou de se laisser submerger par la criminalité des « mangeurs de câbles » qui dépècent les infrastructures publiques (chemin de fer, feu de signalisation, circuit électrique) pour en extraire le cuivre.
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