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Histoires Web mardi, février 11
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Alléluia ! La France dispose enfin d’un budget pour 2025. Quatre mois ont été nécessaires pour aboutir à une cote mal taillée, mais l’essentiel n’est pas là. En faisant adopter le projet de loi de finances grâce à l’article 49.3 de la Constitution, dans un paysage politique fracturé, François Bayrou a réussi, là où son prédécesseur à Matignon avait échoué : doter le pays d’une colonne « recettes » et d’une colonne « dépenses » pour mettre fin à un flottement qui pesait sur l’économie. Ce plus petit dénominateur commun a été conspué de toutes parts, mais la responsabilité a fini par l’emporter.

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L’« insoumis » Eric Coquerel a expliqué, dans une tribune au Monde, qu’il n’y avait aucun problème à ce que la France continue à bricoler avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec le budget de 2024. Un président de la commission des finances de l’Assemblée nationale ne devrait pas dire ça. Des « victoires », c’est-à-dire des économies évitées ou des impôts alourdis, ont ramené les socialistes dans le camp des partis de gouvernement en renonçant à voter la censure. Le Rassemblement national, lui, n’a pas voulu faire tomber le couperet, davantage pour regonfler son crédit « respectabilité » que par conviction.

L’habileté politique n’a pas empêché que la copie budgétaire soit orpheline, pas même assumée par le « bloc central ». Difficile d’en faire le reproche à François Bayrou, qui, sans majorité, a dû composer avec la sortie de route du budget 2024, puis les maladresses de son prédécesseur, Michel Barnier. Ce dernier a au moins fait œuvre utile en démontrant l’impasse de la censure. Mais au regard de la situation financière du pays, cette loi de finances reste sans boussole, sans courage, sans remède structurel. Le déficit est tout de même réduit de 0,6 point de produit intérieur brut (PIB), l’équivalent de 18 milliards d’euros. Mais c’est un effort qu’il faudra reproduire chaque année jusqu’en 2029 si nous voulons tenir nos engagements européens. La route sera longue.

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