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Histoires Web samedi, février 8
Bulletin

Plus une année ne passe sans qu’un océan de flammes déferle sur la Californie. Avec
29 morts, 16 250 bâtiments détruits et près de 20 000 hectares brûlés, les
incendies
dramatiques qui ont ravagé 12 % de la ville de Los Angeles au mois de janvier compteront
certainement
parmi les plus coûteux de l’histoire du Golden State.

Si les feux de forêt font partie intégrante de l’écosystème local, ils sont environ
25 % plus fréquents qu’à l’ère préindustrielle. Depuis 1970, leur saisonnalité s’est allongée de
105 jours en moyenne et les superficies brûlées sont six fois plus importantes.

La vitesse de propagation et la puissance inouïe avec laquelle ils ont frappé la
Cité des anges découlent avant tout d’événements météorologiques extrêmes exacerbés par le changement
climatique d’origine humaine, et de choix d’urbanisation dictés par une pression démographique et par
des
intérêts économiques qui ne s’atténuent pas.

LES FACTEURS CLIMATIQUES D’UN ENVIRONNEMENT EXPLOSIF

Deux événements climatiques majeurs ont transformé les collines et les forêts de Los
Angeles, rendant la situation particulièrement explosive.

Une sécheresse extrême due à un manque de précipitations

L’augmentation des températures mondiales due aux émissions de gaz à effet de serre
liée à l’activité humaine assèche les régions qui bénéficiaient auparavant d’un climat méditerranéen
plus
doux, comme la Californie du Sud. A mesure que ce changement se poursuit, les précipitations hivernales
dans
ces zones deviennent plus irrégulières.

Depuis les années 1980, le sud du Golden State connaît de plus en plus d’années
humides, avec
de la neige et des pluies anormalement élevées, suivies d’années arides, avec des
pluies
exceptionnellement faibles. Cette variabilité a un nom : le coup de fouet hydroclimatique.


Dans la région de Los Angeles, les hivers inhabituellement humides de 2022-2023 et
de 2023-2024 ont favorisé la croissance des broussailles et de l’herbe sur les collines. Les
températures
extrêmement élevées et l’absence de pluie qui se sont ensuivies, depuis le printemps 2024, ont asséché
cette
végétation abondante, fournissant ainsi le parfait combustible aux incendies de forêt.


Au début de janvier 2025, le taux d’humidité du sol dans une grande partie de
la Californie du Sud était inférieur à 2 %, un record inédit pour cette période.


Los Angeles a même enregistré la plus faible année de pluie de son histoire (moins
de 1 % des précipitations normales entre octobre et janvier). Ces conditions chaudes et sèches ont
été
« environ 35 % plus probables en raison du réchauffement climatique », selon une
analyse rendue publique le 28 janvier par 32 scientifiques du réseau international World Weather
Attribution. L’étude souligne également que la saison sèche dans la région de Los Angeles a déjà crû de
vingt-trois jours depuis l’ère préindustrielle.

Toutefois, ce « coup de fouet hydroclimatique » extrême n’est pas le seul
à renforcer le caractère abrasif de l’environnement de la Cité des anges. En effet, il s’est accompagné
d’un
phénomène naturel typique de l’hiver californien : les vents de Santa Ana.

Les vents violents de Santa Ana, carburant des incendies

Secs, puissants et souvent chauds, ceux que l’on surnomme « vents du
diable » soufflent pendant les mois les plus froids, de la fin de septembre jusqu’à mai, par séries
de
quelques jours.


Ces vents se forment en raison des différences de température et de la topographie
de la région. A l’arrivée de l’automne, le Grand Bassin, un immense plateau désertique coincé entre les
montagnes Rocheuses et la Sierra Nevada, se refroidit considérablement par rapport à la côte. Une lourde
masse
d’air à haute pression se forme donc au-dessus de cette cuvette géante, en se déplaçant dans le sens des
aiguilles d’une montre. La différence de pression entre le bassin et la côte propulse cet air du désert
vers
la zone de basse pression à l’ouest.

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