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Revue des revues. Depuis 2015, la lutte contre le sexisme est intégrée dans le code du travail qui le définit comme « tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant ». Le numéro 52 de la revue Travail, genre et sociétés, intitulé Le Sexisme dans le couple, paru en novembre 2024, propose d’en interroger les mécanismes au sein du couple – une façon d’éclairer le « continuum » entre les pratiques professionnelles inégalitaires, la dépendance qu’elles instaurent et les violences conjugales.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés « Le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne », s’inquiète le Haut Conseil à l’égalité dans un rapport

Deux articles explorent ainsi comment se perpétuent les rapports de pouvoir à travers la délicate négociation des temps professionnels et domestiques. Le sociologue Alexis Louvion prend l’exemple du portage salarial – un statut qui permet d’être salarié tout en restant indépendant. Souvent présenté comme bénéfique à l’entrepreneuriat féminin, il prolonge au contraire, selon le chercheur, les inégalités au travail en conduisant à une « indépendance de façade » et au cumul d’un travail à domicile peu rémunéré avec l’essentiel des tâches domestiques.

Les chercheuses Marine Quennehen et Anne Lambert s’intéressent de leur côté à la situation des couples de personnels navigants à horaires atypiques de travail, « miroir grossissant » des enjeux d’articulation entre travail et famille : qu’elles soient hôtesses ou pilotes, les femmes y assument la responsabilité « de la continuité du service domestique à la famille », et adaptent leurs plannings à l’agenda familial, les hommes choisissant plutôt leurs vols en fonction de la destination ou de la présence de collègues appréciés.

Caractère systémique des violences

Par ailleurs, la politiste Sandrine Dauphin s’interroge sur les causes de l’échec de l’action publique contre les violences conjugales. Elle l’impute au manque de coordination entre les politiques sociales d’accompagnement des victimes et celles de lutte contre la délinquance, qui ne permet pas de prendre en compte la spécificité structurelle de ces violences et leur caractère systémique. En privilégiant la répression sur la prévention et un accompagnement individualisé et psychologisant des victimes, l’action publique peine à sortir d’un registre symbolique.

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