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Des députés de La France insoumise (LFI) ont demandé, jeudi 6 février dans la soirée, que soit « sévèrement sanctionné » le député Rassemblement national (RN) de l’Aude Frédéric Falcon, qui a qualifié d’« antisémite notoire » sa collègue « insoumise » de Seine-et-Marne Ersilia Soudais, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

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« Le député d’extrême droite, membre du RN, un parti fondé par des SS et des vichystes, vient nommément d’insulter, d’injurier notre collègue Ersilia Soudais (…). Nous demandons qu’il soit sévèrement sanctionné », a déclaré la députée (LFI) de Paris Danièle Obono.

Quelques minutes plus tôt, M. Falcon déclarait, après une intervention de Mme Soudais dénonçant un « harcèlement » à chacune de ses prises de parole : « Madame Soudais, si on soupire quand vous parlez, ce n’est pas parce que vous êtes une femme, c’est parce que vous êtes une antisémite notoire, tout simplement. »

Rappelé à l’ordre par le vice-président (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Roland Lescure, pour des « propos inacceptables », le député d’extrême droite a refusé de « retirer » ses déclarations, et ajouté que l’élue LFI était « une insulte » à la France. Dans la foulée, M. Lescure a annoncé que le bureau, la plus haute instance de la chambre basse du Parlement à même de prononcer des sanctions plus lourdes, allait être saisi.

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« J’espère bien que le bureau de l’Assemblée nationale n’en restera pas là et que ce député sera sanctionné à la hauteur du préjudice qu’il me fait subir », a déclaré Ersilia Soudais à l’Agence France-Presse à la sortie de la séance.

Une journée houleuse au Palais-Bourbon

Après l’incident, plusieurs députés de gauche ont demandé que la séance soit interrompue, refusant notamment de se rasseoir. Elle a finalement été suspendue une quinzaine de minutes.

Ersilia Soudais est régulièrement critiquée pour ses prises de position sur la guerre entre Israël et le Hamas. Elle a notamment causé une large polémique quand, en octobre 2023, peu après l’attaque du mouvement palestinien contre l’Etat hébreu, elle s’était dite « harcel[ée] » par un « cinglé » après que la photo d’un bébé otage israélien à Gaza, Kfir Bibas, avait été collée sur la porte de son bureau à l’Assemblée nationale.

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Jeudi, dans l’Hémicycle, elle défendait un amendement contre une proposition de loi visant à prioriser les travailleurs dans l’attribution de logements sociaux.

La majeure partie de la journée a été consacrée à l’examen du premier texte des députés du parti Les Républicains visant à restreindre le droit du sol à Mayotte. Les débats ont été particulièrement houleux, marqués par d’incessantes suspensions, rappels au règlement et invectives. Les « insoumis » avaient déposé plusieurs dizaines d’amendements, certains visant ostensiblement à faire durer les débats. Le texte a finalement été adopté autour de 20 heures.

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Le Monde avec AFP

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