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Histoires Web vendredi, février 7
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Vendredi 24 janvier, Djedda, Arabie saoudite. Dans l’ancien terminal aéroportuaire du hadj, par lequel transitaient autrefois les pèlerins de La Mecque, les invités de la Biennale des arts islamiques n’en croient pas leurs yeux : une soutane blanche s’est glissée parmi la foule des qamis immaculés contemplant l’immense kiswa, l’étoffe brodée recouvrant traditionnellement la Kaaba, exceptionnellement accrochée hors d’un contexte religieux. Murmures, échanges de regards incrédules. Un mirage assurément : en Arabie saoudite, il n’y a pas d’églises et la pratique publique d’autres religions est interdite.

Regard malicieux et sourire affable, Mgr Angelo Vincenzo Zani s’amuse de l’effet que produit sa présence. Le Vatican, dont il est l’émissaire, n’entretient pas de relations diplomatiques avec le royaume wahhabite. La bibliothèque apostolique, dont le prélat italien tient les clés, a pourtant prêté 11 précieux manuscrits à la biennale.

L’affaire remonte au printemps 2024. La Fondation Diriyah, une émanation du ministère de la culture saoudien qui organise depuis 2023 la biennale, fait alors le tour du monde pour décrocher des prêts. L’assistant du ministre, Rakan Altouq, s’envole en avril à Rome pour convaincre Mgr Zani. Lequel obtient rapidement le feu vert du pape François. « L’Arabie saoudite veut dialoguer avec l’Occident, qui est très sécularisé. Avec nous, ils ont le sentiment de trouver un même contexte de valeurs », explique au Monde Mgr Zani. « On n’est pas dans le dialogue interreligieux mais culturel », complète Adrien de Fouchier, responsable des manuscrits orientaux de la bibliothèque apostolique.

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