Coupe de France : Nice sorti par Saint-Brieuc, club de quatrième division, Toulouse s’incline face à Guingamp

Les huitièmes de finale de la Coupe de France s’avèrent être un traquenard pour les clubs de Ligue 1. Au lendemain de l’élimination de Lille à domicile par Dunkerque, pensionnaire de Ligue 2, Nice et Toulouse ont également subi la loi, mercredi 6 février, de clubs de division inférieure.

« C’est extraordinaire. Même dans les rêves les plus fous, on n’imagine pas ça » a exulté Guillaume Allanou, l’entraîneur de Saint-Brieuc, club de National 2 (quatrième division) qui a renversé l’OGC Nice pour atteindre le premier quart de finale de la compétition de son histoire.

Pourtant, pendant 88 minutes, les Niçois ont réussi à faire croire – sans briller – que la magie de la Coupe de France n’opérerait pas dans le petit stade briochin surchauffé de 6 000 places. Les Azuréens ont rapidement monopolisé le ballon mais leur domination a souvent manqué de rythme et de tranchant. La défense des Bleus, emmenée par les deux vieux briscards et ex-Guingampais Benjamin Angoua et Christophe Kerbrat, a peu tremblé en première période.

Offensivement, même après l’ouverture du score – un brin chanceuse – des Niçois sur une frappe dévissée de Sofiane Diop miraculeusement parvenue dans les pieds de Tom Louchet dont la reprise n’a été que freinée par le gardien Franck L’Hostis avant de franchir la ligne (0-1, 55^e), les Briochins ont peiné à se montrer. Et pourtant sur un corner, le défenseur Hugo Boudin a raté l’égalisation de la tête mais le ballon est parvenu à Boubacar Diakhaby dont la frappe, légèrement déviée par le talon d’Hugo Boudin, au sol, a fait basculer la soirée dans l’irrationnel (1-1, 88^e).

Nice a poussé mais sur un corner en faveur des Aiglons, cinq joueurs bretons sont partis en contre à l’assaut du but adverse. Boudin, le défenseur, a été présent eu bon endroit pour reprendre le ballon repoussé par Maxime Dupé sur l’un des seuls arrêts de la soirée du gardien niçois (2-1, 90 + 6). Après avoir sorti Le Havre, un autre club de L1, en 32^e de finale, puis Annecy, équipe de Ligue 2, en seizièmes, Saint-Brieuc s’offrait alors un succès historique.

« Ils y ont cru jusqu’au bout et ça, c’est un grand mérite qu’ils ont eu, a admis, frustré, l’entraîneur niçois, Franck Haise. Même sur cette dernière transition, ils ont été encore capables de se projeter. Donc ça, ça leur revient, il ne faut surtout pas l’oublier. »

Guingamp fait tomber Toulouse sans trembler

La Bretagne était décidément en fête puisque Guingamp, pensionnaire de Ligue 2, s’est, de son côté, imposé à Toulouse, vainqueur de la compétition en 2023. La marche n’a pas été si haute que cela à franchir pour l’En Avant, que Toulouse a laissé prendre confiance pour se procurer les meilleures occasions.

Après trois matchs sans victoire, les Violets n’ont, eux, été que trop rarement dangereux. Le Norvégien du TFC Aron Donnum a trouvé le poteau sur un beau centre en retrait (29^e), mais c’est un ancien Toulousain (2017-2021) qui a fait taire le Stadium peu après la pause. Kalidou Sidibé, le longiligne milieu de terrain franco-malien, a trouvé la faille d’une tête décroisée après un coup franc tiré par Rayan Ghrieb à la 52^e.

Les joueurs de Sylvain Ripoll, ancien entraîneur de l’équipe de France Espoirs entre 2017 et 2023, ont ensuite géré leur avantage face aux timides tentatives toulousaines. Guingamp s’est même offert le luxe de sceller sa victoire par un deuxième but inscrit à la 89^e minute après une perte de balle du capitaine haut-garonnais Vincent Sierro, dont a su profiter le jeune Tanguy Ahile, 20 ans, pour sa première apparition chez les professionnels (2-0).

Les Guingampais, 5^e de Ligue 2 et encore en course pour remonter en Ligue 1, six ans après leur dernière relégation, se hissent en quart de finale d’une compétition qu’ils ont remportée à deux reprises, en 2009 et en 2014.

Cannes écarte Dives-Cabourg

Un autre club de Ligue 1 a chuté, mais l’issue était plus que prévisible puisque Strasbourg et Angers, deux clubs de l’élite, s’affrontaient. La qualification du SCO en terre alsacienne est néanmoins une surprise.

Comme en championnat contre Auxerre et Lille, le premier quart d’heure a été fatal aux Strasbourgeois, privés du soutien de leurs plus fervents supporters, qui ont confirmé dans un communiqué mercredi qu’ils continueraient leur grève des quinze premières minutes contre le propriétaire BlueCo. Les joueurs du Racing ont cette fois cédé à deux reprises sur deux éclairs d’Esteban Lepaul (2^e, 14^e). Entre-temps, Félix Lemaréchal avait égalisé (1-1, 13^e). Les Angevins ont parachevé leur succès grâce à un troisième but signé Farid El-Melali (3-1, 76^e).

Enfin, Cannes, pensionnaire de National 2, a battu la formation de Dives-Cabourg (National 3) sur le spectaculaire score de 5-3, dans son Stade Pierre-de-Coubertin. Un doublé de l’avant-centre Julien Domingues dans le premier quart d’heure (9^e et 12^e), dont un superbe ciseau retourné, a permis aux Cannois de faire la course en tête.

Les Normands, qui la veille, avaient passé la journée dans le train pour effectuer les plus de 1 100 km entre les deux villes, et qui étaient soutenus par plus de 200 supporteurs, ont réagi par l’intermédiaire d’Aurélien Thoris, buteur malicieux (2-1, 25^e). Juste avant la pause, Chafik Abbas a redonné une avance confortable aux Cannois, d’un pied gauche soyeux (3-1, 45 + 1).

De nouveau largement menés, les joueurs de Philippe Clément sont encore revenus grâce à Théo Fontaine au retour des vestiaires (3-2, 54^e). Mais, depuis mi-octobre et l’arrivée de Damien Ott comme entraîneur, Cannes n’a perdu qu’un match (onze victoires désormais et trois nuls) et ambitionne de presser ses adversaires sans discontinuer. Jonathan Mambu a ainsi inscrit le quatrième but (4-2, 69^e). Puis l’entrant, Alexis Goncalves s’est illustré (5-2, 87^e), alors que la réduction de l’écart d’Alban Bekombo a été anecdotique (5-3, 90 + 2).

Le tirage au sort des quarts de finale – pour lesquels le PSG et Brest sont également qualifiés – aura lieu, jeudi, avant le dernier huitième de finale qui oppose Bourgoin-Jallieu (National 3) à Reims. Le club de Ligue 1 est prévenu : les Petits Poucets n’ont pas froid aux yeux.