Ils voudraient retourner dans leur pays, sans perdre la possibilité d’en repartir ni perdre ce qu’ils ont construit ailleurs, parfois depuis plusieurs années : ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Le 15 janvier, un groupe de quatorze réfugiés syriens, parmi lesquels un enseignant, un informaticien, un journaliste, une juriste ou encore une femme au foyer, a adressé une lettre ouverte au président de la République. Ils demandent la garantie de pouvoir se rendre en Syrie « sans risque de révocation » de la protection dont ils bénéficient en France. Leur campagne, intitulée « Liberté d’agir, droit de revenir », adossée à une pétition en ligne, fait suite au renversement du régime de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024.
En principe, un réfugié n’est pas censé retourner dans son pays, au risque de se voir retirer son statut. La convention de Genève sur les réfugiés prévoit, en effet, qu’une protection cesse si une personne « s’est volontairement réclamée à nouveau de la protection du pays dont elle a la nationalité ». L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) indique au Monde avoir ainsi décidé, en 2024, d’environ 150 cessations sur ce motif d’allégeance aux autorités, « au terme de procédures contradictoires », notamment envers des ressortissants russes et turcs. Il n’y a cependant pas d’automatisme en la matière, et, avec le changement politique en cours à Damas, des Syriens exilés entrevoient la possibilité de « contribuer à la reconstruction [du] pays (…) et à la transition démocratique tant espérée ».
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