La compagnie Miroirs étendus a pour objectif de renvoyer une image élargie des œuvres classiques en traquant ses possibles reflets dans le monde d’aujourd’hui. Après avoir, entre autres, traité ainsi un opéra de Gluck (Orphée et Eurydice) et un cycle de lieder de Schubert (Le Voyage d’hiver), le collectif, qui n’a pas froid aux yeux, s’est lancé dans une reconsidération de Cosi fan tutte, de Mozart, présentée jusqu’au dimanche 9 février à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à Paris.
Des trois volets de la « trilogie Da Ponte » (du nom du librettiste qui a fourni à Mozart la base dramatique de ses plus célèbres opéras), Cosi fan tutte est assurément celui qui saurait le moins souffrir d’une approche dévoyée. Son intrigue est si peu crédible qu’elle donne souvent l’impression d’assister à un spectacle de marionnettes.
Gageant que la fidélité des femmes est comparable au phénix d’Arabie, oiseau mythique que nul n’a jamais vu, le philosophe Alfonso propose à deux jeunes hommes de le vérifier par eux-mêmes en invitant chacun d’eux, déguisés en Albanais, à séduire la fiancée de l’autre avec la complicité monnayée de Despina, la femme de chambre des donzelles, qui sont sœurs. Enoncée par l’instigateur de la supercherie, la morale douteuse de l’histoire se résumera à son titre italien – Cosi fan tutte, qui peut se traduire par « ainsi font-elles toutes » ou, plus directement, par « toutes les mêmes »…
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