La France s’est dotée, vendredi 31 janvier, d’un Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle (Inesia), moins de deux semaines avant d’accueillir, les 10 et 11 février prochains, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA). L’organisme planchera sur « l’analyse des risques systémiques dans le champ de la sécurité nationale, le soutien à la mise en œuvre de la régulation de l’IA, et l’évaluation de la performance et de la fiabilité des modèles d’IA », a annoncé le gouvernement.
L’Inesia sera piloté par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et par la direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l’économie et des finances. Quant à ses travaux, ils résulteront de la collaboration de plusieurs administrations déjà existantes : l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) et le Pôle d’expertise de la régulation numérique (Peren).
Pas de pouvoir de régulation
L’Inesia n’aura pas son propre budget ni ses propres ressources humaines, comme l’a annoncé la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, Clara Chappaz, à nos confrères de Contexte et d’AEF info. Elle ne bénéficiera pas non plus d’une nouvelle structure juridique à part, ce qui signifie qu’elle ne sera pas dotée des pouvoirs d’un régulateur mais plutôt d’une mission de surveillance.
La France rejoint donc, avec cet institut, un cercle pour l’heure restreint de pays s’étant dotés d’organismes similaires, parmi lesquels se trouvent l’Australie, le Canada, les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, Singapour et la Corée du Sud. Le gouvernement français a d’ailleurs précisé que sa volonté de créer l’Inesia s’inscrivait en conformité « aux priorités établies en mai 2024 par la déclaration de Séoul pour une IA sûre, novatrice et inclusive ».
A quelques jours de l’ouverture du Sommet pour l’action sur l’IA, auquel seront conviées de nombreuses entreprises, ONG et une centaine de chefs d’Etat, le gouvernement français estime que l’officialisation de l’Inesia « constitue une étape décisive pour placer la France parmi les leaders mondiaux de l’IA ». Il a également rappelé sa volonté de coopérer avec le bureau de l’IA de la Commission européenne, lancé en mars dernier.